Les prêts aux ménages et aux entreprises de la zone euro ont poursuivi leur hausse en septembre, favorisés par les baisses de taux d’intérêt décidées depuis juin, a annoncé vendredi la Banque centrale européenne.
Ajustés de certaines opérations strictement financières, les prêts au secteur privé ont progressé de 1,6% sur un an, soit le huitième mois en hausse d’affilée à l’exception du mois de mai, selon un communiqué.
Les trois baisses de taux décidées par la BCE entre juin et octobre font que les prêts aux ménages reprennent de la vigueur (+0,7%), notamment les crédits immobiliers (+0,7%), qui demeurent toutefois en dessous des niveaux d’avant la remontée des taux en 2022.
Les prêts aux entreprises ont un peu accéléré par rapport à août, à 1,1% sur un an, mais pâtissent encore d’un faible niveau d’investissement.
En se basant sur un taux de référence de la BCE actuellement à 3,25%, le loyer de l’argent reste élevé, ce qui freine l’économie et aide à ramener l’inflation vers la cible de 2%.
Servant d’indicateur avancé de l’inflation, la masse monétaire M3, qui comprend les dépôts liquides et les produits d’épargne jusqu’à deux ans, a de nouveau accéléré en septembre, à 3,2%, confirmant la tendance observée depuis la fin de l’hiver, selon la BCE.
Il n’empêche que la désinflation «est en bonne voie» en zone euro avec une inflation qui pourrait revenir à l’objectif courant 2025, a martelé la présidente de la BCE à l’issue de la dernière réunion de politique monétaire en octobre.
Les prévisions médianes d’inflation des consommateurs pour les 12 prochains mois en zone euro ont diminué à 2,4% en septembre, contre un taux estimé de 2,7% en août, atteignant leur niveau le plus bas depuis septembre 2021, a aussi indiqué la BCE vendredi dans un communiqué distinct.
L’institut monétaire devrait envisager d’autres baisses de taux lors de ses prochaines réunions, notamment en décembre, selon les observateurs.
«Le fait que certains responsables de la BCE envisagent une baisse de 0,50 point de pourcentage en décembre - contre 0,25 point pour chacune des trois dernières baisses - indique une accélération de l’assouplissement de la politique monétaire», selon Carsten Brzeski, chez ING.