Vaccins: l’UE prend ses distances avec Astrazeneca

AWP

1 minute de lecture

Astrazeneca, dont le produit allait être le vaccin de masse pour le premier trimestre 2021, ne livrera qu’une portion des 120 millions de doses promises pour la période.

Les importants retards de livraison du vaccin anti-Covid du laboratoire suédo-britannique Astrazeneca sont «un véritable problème» pour l’UE car il devait être le fer de lance de la vaccination de masse des Vingt-Sept, a indiqué lundi la Commission européenne.

Astrazeneca, dont le produit «allait être le vaccin de masse pour le premier trimestre» 2021, ne livrera qu’une portion des 120 millions de doses promises pour la période et «il faut réaliser que cette absence génère un véritable problème», a déclaré la directrice générale de la Santé au sein de l’exécutif européen, Sandra Gallina.

Seuls deux autres vaccins, ceux du duo américano-allemand Pfizer-Biontech et de l’américain Moderna, sont autorisés dans l’UE -- avec une montée en puissance attendue au deuxième trimestre.

«Il y aura beaucoup plus de doses au deuxième trimestre car un nouveau contrat (le second signé avec Biontech-Pfizer) entrera en vigueur», a rappelé Mme Gallina, auditionnée devant des députés européens.

Le laboratoire allemand Biontech a confirmé lundi la livraison à l’UE de jusqu’à 75 millions de doses supplémentaires au deuxième trimestre du vaccin développé avec Pfizer.

Le ton est monté ces dernières semaines entre les dirigeants européens et Astrazeneca, qui a accumulé les retards de livraisons de son vaccin anti-Covid.

Astrazeneca avait expliqué ne pouvoir livrer qu’»un quart» des 120 millions de doses initialement promises à l’UE au premier trimestre, accusant une «baisse de rendements» dans une usine européenne.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a finalement annoncé dimanche que le laboratoire livrerait finalement 40 millions de doses au total au 1er trimestre

Mais l’annonce de ces retards a alimenté les spéculations sur des acheminements vers le Royaume-Uni de vaccins produits dans l’UE, au détriment de ses obligations contractuelles avec Bruxelles.

Le PDG d’Astrazeneca, Pascal Soriot, avait assuré dans un entretien à plusieurs médias européens que l’entreprise avait seulement promis de «faire de son mieux» pour honorer les commandes européennes, une formule figurant en effet dans le contrat rendu public par l’UE.

Mais «les calendriers sont contraignants quand il s’agit du bon de commande du vaccin (...) Je ne vois donc pas où sont vos efforts là-dedans», a rétorqué Mme Gallina.

Elle a également souligné que, dans le cadre des contrats passés entre l’UE et les fabricants de vaccins, «nous pouvons soit recevoir les produits soit (nous faire rembourser) les montants que nous avons payés».

La Commission européenne a alloué 336 millions d’euros à Astrazeneca pour développer son vaccin et accroître ses capacités de production, même si l’intégralité de la somme n’a pas été versée. «Je n’ai pas le vaccin, vous n’avez pas le paiement de la Commission,» a résumé Sandra Gallina.

A lire aussi...