USA/Fed: Christopher Waller, à contresens de Powell, plaide pour une baisse rapide des taux

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«Je ne pense pas que nous devrions attendre beaucoup plus», déclare le possible candidat à la succession de l’actuel président de la Réserve fédérale.

La Réserve fédérale américaine (Fed) devrait rapidement baisser ses taux directeurs, dès sa réunion de juillet, sans attendre que le marché de l’emploi ne tangue, a insisté vendredi un responsable de l’institution.

«Je ne pense pas que nous devrions attendre beaucoup plus», a déclaré le gouverneur de la Fed Christopher Waller lors d’une interview à la chaîne de télévision américaine CNBC.

Mercredi, la banque centrale des Etats-Unis a décidé de laisser ses taux directeurs inchangés pour la quatrième fois de suite.

Son président Jerome Powell a laissé entendre que l’institution monétaire ne devrait pas dévier rapidement de sa posture attentiste, inquiète de voir l’inflation repartir avec les droits de douane mis en place par le président Donald Trump.

La Fed prendra «des décisions plus avisées et meilleures si nous attendons encore quelques mois ou le temps qu’il faudra pour avoir une idée réelle de la manière dont cela se répercute sur l’inflation», a affirmé Jerome Powell en conférence de presse.

Le gouverneur Waller, considéré comme un possible candidat à la succession de M. Powell, a martelé le message inverse vendredi.

«Je pense que nous devons baisser [les taux directeurs] et voir ce qui se passe avec l’inflation. Si cela tourne vraiment mal et que les gens deviennent très nerveux, nous pourrions tout simplement faire une pause», a-t-il dit sur CNBC.

«Nous devrions commencer à envisager une diminution des taux directeur lors de la prochaine réunion [le 30 juillet], car nous ne voulons pas attendre que le marché de l’emploi se dégrade», a-t-il insisté.

Selon lui, les droits de douane n’auront pas d’effet durable sur l’inflation.

«Nous avons été sur pause pendant six mois, en pensant que les droits de douane provoqueraient un fort choc sur l’inflation. Nous ne l’avons pas vu», a-t-il relevé.

Interrogé sur le rythme de baisse adéquat, alors que Donald Trump réclame une réduction des taux d’au moins un point de pourcentage, Christopher Waller a estimé qu’il fallait «commencer lentement (...) pour s’assurer qu’il n’y ait pas de grosse surprise».

«Mais entamer le processus [de baisse], c’est la clé. Et s’il y a un gros choc, peut-être en raison du conflit au Moyen-Orient, on pourra faire une pause», a-t-il plaidé.

Dans ses messages réclamant des baisses de taux, le président Trump - qui sera amené à proposer le nom du successeur de M. Powell, dont le mandat s’achèvera en mai 2026 - argue que cela permettrait d’alléger la charge de la dette nationale.

«Notre mission définie par le Congrès nous dit de nous soucier de chômage et de stabilité et des prix. Elle ne nous demande pas de fournir des conditions de financement bon marché au gouvernement américain», a toutefois souligné M. Waller sur CNBC.

«C’est vraiment au Congrès et au Trésor de faire en sorte qu’on ait une situation budgétaire soutenable, qui fera baisser les déficits et donc réduira en soi la pression sur les taux d’intérêt» de la dette, a-t-il ajouté, estimant que c’était la «façon la plus efficace» de réduire les coûts d’emprunt.

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