USA: le coronavirus continue à faire des ravages sur l’emploi

AWP

2 minutes de lecture

Encore près de 3 millions de nouvelles inscriptions au chômage la semaine dernière. La dégradation de l’emploi a été immédiate, montre un rapport de la Fed publié ce jeudi.

La pandémie de nouveau coronavirus continue de faire des ravages sur l’emploi aux Etats-Unis, avec près de 3 millions de nouveaux inscrits au chômage en une seule semaine, ce qui devrait conforter l’administration Trump dans sa volonté de redémarrer rapidement l’économie.

Le nombre de nouvelles personnes ayant demandé des allocations chômage la semaine dernière reste élevé même s’il est en baisse par rapport à la semaine précédente.

«Nous allons reconstruire notre économie pour qu’elle soit plus grande que jamais», a assuré jeudi Donald Trump sur Fox Business Network.

Au total, près de 36,5 millions de personnes ont pointé au chômage depuis l’arrêt brutal de l’économie mi-mars en raison des mesures draconiennes - confinement de la population, fermeture des magasins non essentiels, des restaurants, restriction du transport aérien - pour endiguer la progression du virus dans le pays.

A New York, Wall Street, prenant une nouvelle fois la mesure du choc économique, a démarré la séance dans le rouge jeudi.

Le confinement était nécessaire mais il est désormais temps d’y mettre fin, a estimé le président républicain, qui vise un deuxième mandat en novembre.

«Nous devons retourner au travail. Nous devons ramener notre pays» là où il était avant la crise, a-t-il insisté citant la bonne santé de l’économie avant que le pays ne soit «artificiellement fermé».

Environ la moitié des Etats américains ont commencé le processus de déconfinement.

Ils doivent rouvrir «quand ils peuvent, quand ils veulent», a martelé le président faisant fi des mises en garde de certains experts contre un déconfinement prématuré.

Les Etats-Unis sont le pays le plus touché par la pandémie en terme de bilan humain. La pandémie de coronavirus y a affecté plus de 1,391 million de personnes et fait plus de 84.100 morts, selon le dernier bilan de l’université Johns Hopkins qui fait référence.

Dommages potentiellement durables

Malgré tout «nous nous en sortons incroyablement bien, compte tenu du fait que nous avions la plus grande économie, de l’histoire», a estimé l’hôte de la Maison Blanche.

Un de ses conseillers économiques, Kevin Hassett a, lui, relativisé les chiffres sur les demandes d’allocation chômage. «Le fait que nous soyons sous la barre des 3 millions (2,98) suggère que le retournement de l’économie commence et que cela commence à apparaître dans les données».

Au cours du mois d’avril, qui était le premier à refléter l’ampleur de la crise sur la première économie mondiale, 20,5 millions d’emplois ont été détruits, du jamais vu en si peu de temps.

Le taux de chômage s’est hissé à 14,7%, son niveau le plus haut depuis 80 ans.

En février, il était à son plus bas niveau en 50 ans (3,5%).

Ce taux catastrophique n’est «pas une surprise», a commenté le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin mercredi soir. «Lorsqu’on ferme littéralement l’économie, on crée un chômage de masse. Lorsqu’on ouvrira l’économie, on retrouvera ces emplois», a-t-il estimé sur Fox news.

Donald Trump a estimé que le troisième trimestre serait un «trimestre de transition» avant une accélération de la reprise au dernier trimestre et surtout l’an prochain.

A l’approche des élections de novembre, il assure même que 2021 sera «la meilleure année pour l’économie que nous ayons jamais eue», grâce aux mesures de relance.

«Nous faisons tout notre possible pour reconstruire notre économie», avait estimé de son côté Steven Mnuchin.

Pour l’heure, la première économie mondiale est à la peine.

Le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis a reculé de 4,8% au premier trimestre, la contraction la plus importante depuis le quatrième trimestre 2008, quand les Etats-Unis s’enfonçaient dans la Grande récession.

La chute devrait être sans précédent au deuxième trimestre, de 30% et 40% selon les économistes.

Le président de la Banque centrale américaine Jerome Powell a lui-même mis en garde contre les dommages potentiellement «durables» de la pandémie sur l’économie et plaidé pour «un soutien budgétaire supplémentaire» certes coûteux mais nécessaire pour une véritable reprise économique.

A ce jour, le Congrès a fourni quelque 2.900 milliards de dollars de soutien budgétaire aux ménages, aux entreprises, aux prestataires de soins de santé ainsi qu’aux Etats et collectivités locales, soit environ 14% du produit intérieur brut.

Selon M. Powell, la pleine reprise pourrait prendre plus de temps que prévu.

La dégradation de l’emploi a été immédiate, montre un rapport de la Fed publié jeudi.

Près d’un adulte sur cinq (19%) a perdu un emploi ou a vu son nombre d’heures travaillées réduites en mars, alors que le confinement n’est intervenu qu’à partir de la mi-mars.

A lire aussi...