Statu quo monétaire au Canada

AWP

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Dans un contexte de ralentissement de l’économie canadienne, la banque centrale garde inchangé son taux à 1,25%.

La banque centrale canadienne a maintenu mercredi son principal taux directeur à 1,25%, après l’avoir relevé d’un quart de point en janvier, afin de «maintenir un certain degré de détente monétaire».

L’institut d’émission, dans son communiqué, a expliqué que cette mesure s’inscrivait dans un contexte de ralentissement de l’économie canadienne, au cours du deuxième semestre 2017, en parallèle du relèvement des taux directeurs.

«La Banque continue à surveiller la sensibilité de l’économie aux taux d’intérêt plus élevés», a-t-elle souligné.

En outre, l’institution monétaire suit de près les réformes en cours aux États-Unis, premier partenaire commercial du Canada.

«On s’attend à ce que les nouvelles dépenses publiques et les réductions d’impôt annoncées précédemment stimulent la croissance en 2018 et en 2019», note la Banque.

De nombreuses entreprises canadiennes, ayant des activités chez leur voisin du Sud, ont ainsi annoncé ces dernières semaines des bénéfices plus importants grâce à la baisse du taux d’imposition des bénéfices avec la réforme fiscale décidée par le président Donald Trump.

Mais la lente renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (Aléna) et l’imposition de nouvelles taxes à l’importation aux États-Unis --effectives déjà sur le bois de construction et probables prochainement sur l’acier et l’aluminium-- font peser une menace sur les échanges et en conséquence sur la croissance canadienne.

«L’évolution de la situation concernant les politiques commerciales constitue une source d’incertitude importante et grandissante pour les perspectives des économies mondiale et canadienne», souligne la Banque centrale.

Après des années d’un coût du crédit favorable à l’investissement et à la consommation, la Banque du Canada a relevé son principal taux directeur à trois reprises en sept mois.

Après avoir connu des ventes «vigoureuses» à la fin de 2017, l’immobilier a marqué le pas au début de l’année au Canada, ce qui, selon la Banque, démontre «un certain devancement de la demande avant l’entrée en vigueur» des nouveaux taux.

«La Banque continue à surveiller la sensibilité de l’économie aux taux d’intérêt plus élevés. En particulier, la croissance du crédit aux ménages a décéléré pendant trois mois d’affilée», remarque-t-elle.

Elle relève en outre que l’inflation «avoisine» sa cible de 2%, «ce qui cadre avec une économie tournant à un niveau proche de sa capacité».

La Banque du Canada ajoute en conclusion que, bien que les perspectives «justifient des taux d’intérêt plus élevés avec le temps», il est «nécessaire de maintenir un certain degré de détente monétaire afin que l’économie continue de tourner près de son potentiel».

A partir de cette analyse, les économistes de la Banque Nationale prévoient que le taux directeur restera à son niveau «pour quelques mois», le temps d’avoir plus de visibilité sur les négociations ou la guerre commerciale avec le voisin américain.

Ensuite, si la situation se décante sur le dossier commercial, la banque centrale pourrait «relever les taux d’intérêt à deux reprises plus tard dans le cours de l’année», ont estimé ces économistes.

Royce Mendes, économiste de la banque CIBC, estime que la politique monétaire restera en l’état quelques mois et maintient sa prévision d’une «hausse des taux d’intérêts une nouvelle fois en 2018».