SoftBank Group inscrit une lourde perte nette au deuxième trimestre

AWP

2 minutes de lecture

Il s’agit de la première perte nette trimestrielle du groupe depuis début 2020, au moment de la brève chute des marchés financiers mondiaux provoquée par la pandémie.

Le japonais SoftBank Group a connu un gros accident de parcours sur son deuxième trimestre 2021/22, où il a subi sa première perte nette depuis début 2020, victime de l’effondrement de la valeur de certains de ses actifs.

La perte nette de ce géant des investissements dans les nouvelles technologies a atteint 397,9 milliards de yens sur le trimestre écoulé, contre un bénéfice net de 627,5 milliards de yens un an plus tôt à la même période, selon un communiqué.

SoftBank Group n’avait plus vécu pareille débâcle depuis son quatrième trimestre 2019/20 (janvier-mars 2020), au moment de la brève chute des marchés financiers mondiaux provoquée par la pandémie.

Et après une perte annuelle record sur son exercice 2019/20, il avait rebondi de manière éclatante en 2020/21 en dégageant un bénéfice net annuel équivalent à 37,8 milliards d’euros, un plus haut historique pour une société japonaise.

Sur son trimestre écoulé (juillet-septembre), SoftBank a été plombé par l’effondrement en Bourse de certains de ses gros investissements, comme le géant chinois du commerce en ligne Alibaba et son alter ego sud-coréen Coupang, ou encore le champion chinois des VTC Didi Chuxing.

Au total ses pertes sur investissements ont été abyssales sur la période: 1.658,3 milliards de yens, soit 12,6 milliards d’euros, surtout du fait de son fonds Vision Fund 1, selon un communiqué.

Une telle débâcle avait été anticipée par certains analystes ces derniers mois, sur fond notamment du nouveau tour de vis réglementaire mené par Pékin cet été dans le secteur chinois de la tech, auquel SoftBank Group est très exposé.

«Dans le blizzard»

«Nous sommes dans le blizzard» a commenté lundi lors d’une conférence de presse le PDG-fondateur du groupe, Masayoshi Son, ajoutant qu’il n’était «pas fier» des résultats et qu’il ne se cherchait «pas d’excuses».

«Mais en même temps je ne suis pas tellement pessimiste» pour l’avenir, a-t-il ajouté, assurant que de «nouvelles pousses» allaient germer.

Coutumier des revirements stratégiques, SoftBank Group avait expliqué en août qu’il comptait désormais allouer en priorité ses ressources à des start-up non cotées.

Il a effectivement multiplié de tels investissements dans le monde entier ces derniers mois, sauf en Chine où il se montre désormais prudent du fait des incertitudes liées aux changements réglementaires.

A l’inverse, le groupe continue de réduire ses parts dans des sociétés cotées dont il est directement actionnaire (et non via des fonds comme le Vision Fund 1): il a ainsi vendu ses parts dans Amazon au cours du trimestre écoulé.

Le géant américain du commerce en ligne ne figurait plus lundi dans une liste de sociétés cotées dont SoftBank est actionnaire. Au 30 juin 2021, la valeur («fair value») de ses parts dans Amazon était supérieure à 5,6 milliards de dollars.

SoftBank Group s’était déjà séparé entre avril et fin juin de ses parts dans d’autres géants américains de la tech comme Alphabet (Google), Facebook, Microsoft et Netflix.

Gros rachat d’actions

Malgré ses lourdes pertes, le groupe nippon a aussi annoncé lundi par surprise un nouveau programme de rachat d’actions pour un montant maximum de 1.000 milliards de yens, en vue de retirer puis annuler 14,6% de ses actions actuellement en circulation.

Cette opération, qui devrait mécaniquement faire remonter son cours à la Bourse de Tokyo, était réclamée depuis des mois par de nombreux actionnaires de SoftBank Group, dont la valeur a chuté de quelque 40% depuis début mars.

Ce programme est configuré pour durer exactement un an, jusqu’au 8 novembre 2022. Mais cette période «pourrait être étendue» s’il était inachevé d’ici là, a promis M. Son.

Comme à son habitude, SoftBank Group n’a pas livré de prévisions de résultats pour l’ensemble de son exercice annuel qui s’achèvera le 31 mars prochain, rappelant la difficulté de faire des projections du fait «de nombreuses incertitudes».

A lire aussi...