Prévisions de croissances nettement revues à la hausse

AWP

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L’évolution de l’industrie s’est avérée particulièrement dynamique, avec un taux d’utilisation des capacités de production au plus haut depuis 2011 et des carnets de commande bien remplis.

Les bonnes conditions économiques qui stimulent les échanges et les investissements massifs des entreprises ont amené les experts de la Confédération à revoir nettement à la hausse leurs prévisions de croissance du produit intérieur brut (PIB). Celle-ci est désormais attendue à 2,9% pour 2018, contre 2,4% jusqu’ici.

La Suisse connaît actuellement une phase de haute conjoncture, marquée par une forte progression du PIB depuis plusieurs trimestres, relève mercredi le Secrétariat d’État à l’économie (Seco) dans son pointage automnal, soulignant la hausse de l’emploi et la baisse du chômage.

L’évolution de l’industrie s’est avérée particulièrement dynamique, avec un taux d’utilisation des capacités de production au plus haut depuis 2011 et des carnets de commande bien remplis. Le secteur des services affiche globalement lui aussi une «très bonne marche des affaires» selon le groupe d’experts de la Confédération.

Malgré l’appréciation du franc pendant l’été face à la montée des incertitudes internationales, la situation sur le front des devises reste favorable aux exportations comparativement aux trois dernières années. Par ailleurs, les économistes tablent sur une croissance économique «robuste au niveau mondial», notamment aux Etats-Unis et en Chine.

La forte demande internationale pour les produits suisses incite les entreprises à investir dans des biens d’équipements afin d’étoffer leurs capacités de production. Les experts s’attendent également à ce que celles-ci recrutent davantage de personnel.

Selon eux, le secteur de la construction devrait aussi «gagner quelque peu en dynamisme» au cours des prochains trimestres, le marché commercial compensant la saturation de celui du logement.

Essoufflement du commerce extérieur

Pour l’année prochaine, les prévisions de croissance sont maintenues à 2,0%. Le Seco s’attend à voir en 2019 les moteurs intérieurs gagner en importance par rapport à ceux du commerce extérieur.

Ainsi la consommation privée et le marché du travail devraient connaître une embellie, alors que l’économie mondiale risque de ralentir du fait de la normalisation conjoncturelle, ce qui affectera les impulsions pour le commerce extérieur de la Suisse.

Le groupe d’experts souligne que la conjoncture mondiale pourrait ralentir plus rapidement que les prévisions ne le suggèrent «si le différend commercial opposant les États-Unis à d’autres espaces économiques majeurs devait connaître une nouvelle escalade». Une détérioration du commerce mondial pourrait pousser les entreprises helvétiques à revoir «sérieusement à la baisse» leurs investissements.

Au chapitre des incertitudes, le Seco souligne également le flou entourant les orientations du nouveau gouvernement italien et les contours des futures relations entre l’Union européenne (UE) et le Royaume-Uni, une fois leur divorce consommé fin mars 2019.

A cela s’ajoutent d’importantes turbulences sur le marché des changes et des fuites de capitaux, alimentées par la hausse des taux et la conjoncture favorable aux Etats-Unis. La conjonction de ces facteurs pourrait se traduire par de fortes pressions à l’appréciation sur le franc, et partant, sur le commerce extérieur de la Suisse.