La reprise de l’économie vaudoise semble se confirmer. Le produit intérieur brut vaudois devrait afficher une croissance de 2,8% cette année et retrouver son niveau de 2019.
Un an après le début de la crise du COVID-19, la reprise de l’économie vaudoise semble se confirmer. Si l’activité de certains services, notamment plusieurs segments de la restauration, est toujours freinée par les mesures de protection ou par la fermeture d’espaces intérieurs, la vaccination progresse. Le produit intérieur brut (PIB) vaudois devrait afficher une croissance de 2,8% cette année et retrouver son niveau de 2019, selon les dernières estimations du CREA publiées par la BCV, l’État de Vaud et la CVCI. Malgré un degré d’incertitude élevé, le canton bénéficie d’une amélioration globale de la conjoncture, dont témoigne la révision à la hausse des prévisions pour l’économie mondiale du FMI. La reprise devrait se poursuivre en 2022, avec une croissance du PIB vaudois anticipée à 3,2%.
Bien que la pandémie de COVID-19 continue de peser sur la conjoncture mondiale, l’embellie qui se dessine depuis quelques mois se raffermit. Malgré les mesures d’endiguement et une troisième vague dans certains pays, le rebond de la conjoncture est plus fort que prévu, relève le Fonds monétaire international (FMI) dans les Perspectives de l’économie mondiale d’avril. La reprise de la conjoncture et les soutiens supplémentaires à l’économie adoptés dans certains pays, comme les États-Unis, motivent une révision à la hausse des prévisions pour cette année et le FMI table sur une croissance mondiale de 6,0% pour 2021, contre 5,5% dans les estimations de janvier. Pour 2022, il prévoit une croissance de 4,4% au lieu de 4,2% précédemment.
En Suisse et dans le canton, la situation économique est également paradoxale. D’un côté, certaines branches sont durement touchées par les mesures de protection, la fermeture de certains espaces intérieurs ou les obstacles au voyage. Le moral reste ainsi très négatif dans l’hôtellerie-restauration, selon les indicateurs de la Commission Conjoncture vaudoise, et nombre d’entreprises ont besoin des aides de la Confédération et du Canton. De l’autre, la remontée du baromètre du Centre de recherches conjoncturelles (KOF) de l’École polytechnique fédérale de Zurich et des indicateurs du Secrétariat d’État à l’économie (SECO) traduit un regain d’optimisme. Les prévisions de croissance dans le canton ont été revues à la hausse pour cette année, de 2,2% précédemment à 2,8%. En revanche, la croissance attendue dans le canton l’an prochain a été légèrement adaptée vers le bas, de 3,5% à 3,2%. Pour l’ensemble de la Suisse, les prévisions du SECO n’ont que marginalement évolué: +3,0% pour 2021 et +3,3% pour 2022.
Les prévisions doivent être considérées avec prudence en raison du degré d’incertitude toujours élevé. La maîtrise de la pandémie peut être retardée par l’apparition de nouveaux variants plus contagieux du virus SARS-CoV-2 ou par des obstacles aux campagnes de vaccination. L’évolution du commerce mondial et de la coopération internationale, en lien notamment avec les décisions du nouveau gouvernement des États-Unis, constitue une autre source d’incertitude. Sur le plan suisse, d’autres facteurs de risque résident dans la possibilité d’une appréciation du franc en tant que valeur refuge ou dans une certaine incertitude en ce qui concerne l’évolution des relations avec l’Union européenne (UE).
Au niveau des branches, après une année 2020 difficile ou très difficile pour une majorité d’entre elles, plusieurs devraient afficher cette année et l’an prochain une croissance forte (plus de 2%): hôtellerie et restauration, industrie des machines et horlogerie, chimie-pharma, activités immobilières et services aux entreprises. Après un fort rebond en 2021, les services publics et parapublics pourraient connaître une croissance modérée (de 0,5% à 1,5%) en 2022. Une évolution inverse est attendue dans les transports: une stagnation de l’activité (évolution entre +0,5% et -0,5%) cette année puis une croissance modérée l’an prochain. Après un repli modéré (entre -0,5% et -2%) en 2021, la construction et les services financiers pourraient se stabiliser en 2022. Dans le commerce, un repli modéré cette année pourrait être suivi d’une croissance modérée l’an prochain.
Le PIB est un indicateur essentiel pour évaluer le dynamisme d’une économie. Le PIB vaudois est publié depuis 2009. Pour garantir un calcul rigoureux et transparent, la BCV, l’État de Vaud, représenté par le Service de la promotion de l'économie et de l'innovation et Statistique Vaud, ainsi que la CVCI ont mandaté l’Institut CREA d’économie appliquée de la Faculté des HEC de l’Université de Lausanne. La méthodologie du CREA intègre notamment les estimations des PIB cantonaux de l’Office fédéral de la statistique. Depuis janvier 2019, les données sont corrigées des effets des grandes manifestations sportives internationales.
Depuis 2011, le PIB vaudois est publié quatre fois par an (prochaine parution: juillet 2021). Responsables de l’économie privée et décideurs politiques disposent ainsi en tout temps de données et de prévisions à jour, afin de pouvoir mieux préparer leurs décisions et piloter leurs projets.