Les stocks de pétrole brut ont progressé beaucoup plus que prévu la semaine dernière aux Etats-Unis, selon des chiffres publiés mercredi par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), sur fond de nouveau ralentissement des raffineries.
Lors de la semaine achevée le 4 octobre, les réserves commerciales d’or noir aux Etats-Unis ont grimpé de 5,8 millions de barils, soit bien plus que le triple des 1,6 million que prévoyaient les analystes, selon un consensus établi par l’agence Bloomberg.
La publication a pénalisé les cours du brut, qui oscillaient, peu avant, autour de l’équilibre. Vers 15H25 GMT, le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain cédait 0,62% à 73,11 dollars.
Cette élévation plus marquée qu’anticipé des stocks tient en premier lieu à un nouveau débrayage des raffineries américaines, qui n’ont utilisé leurs capacités qu’à 86,7% contre 87,6% la semaine précédente.
C’est la cinquième semaine de ralentissement consécutif, un mouvement classique à cette période de l’année, marquée par une décélération des déplacements aux Etats-Unis et un cycle de maintenance des raffineries.
Autre élément justifiant un accroissement des stocks, la remontée de la production à son niveau record de 13,4 millions de barils par jour, déjà atteint à plusieurs reprises cette année, contre 13,3 millions la semaine précédente.
Dans le même temps, importations (-5,9% sur une semaine) et exportations (-2,2%) ont légèrement fléchi.
Paradoxalement, les raffineries ont levé le pied alors que la demande a connu un sursaut inattendu.
Les volumes de produits raffinés livrés au marché américain, considérés comme un indicateur implicite de la demande, ont grimpé de 6,7% sur une semaine.
L’essence s’est particulièrement distinguée (+13,3%) pour atteindre 9,6 millions de barils par jour, le chiffre le plus élevé jamais enregistré par l’EIA pour cette période de l’année depuis 33 ans que l’agence publie ces statistiques.
Les produits distillés, catégorie qui comprend le gazole, ont aussi fait des étincelles (+10,8%).
Ce décalage entre le rythme de production des raffineries et la demande du marché américain a entraîné une chute brutale des stocks de produits raffinés.
Les réserves d’essence sont ainsi descendues de 6,3 millions de barils, à leur plus bas niveau depuis 13 mois.