Le dynamisme de ses nouveaux produits permet au groupe pharma de stopper l’affaissement des ventes.
Novartis a retrouvé le chemin de la croissance l'an dernier, après un tassement de ses ventes en 2016. Le paquebot pharmaceutique est parvenu à surcompenser dans son coeur d'activités l'affaissement de son chiffre d'affaires, attribué à la concurrence des génériques de son moteur de ventes vieillissant le Glivec, grâce à la montée en puissance des médicaments récemment lancés.
Les revenus du Glivec ont été élagués de 42% en 2017, passant en dessous des 2 milliards de dollars contre encore largement plus de 3 milliards en 2016.
Commercialisé depuis 2015, l'antipsoriasique Cosentyx a pulvérisé les critères pour décrocher le statut de moteur de ventes (plus de 1 milliard par année), ses recettes s'étant étoffées de plus de 80% à 2,07 milliards. Après des débuts poussifs en 2015 également, l'Entresto contre les défaillances cardiaques a pratiquement quadruplé sa contribution, à 507 millions, souligne le compte-rendu d'activités publié mercredi.
Le Kisqali (cancer du sein), homologué au printemps dernier outre-Atlantique et en été sur le Vieux Continent, a généré 35 millions de dollars. Sans pour l'heure articuler de chiffres, Novartis rappelle encore avoir obtenu un feu vert de prestige aux Etats-Unis en fin d'année avec la première homologation d'une thérapie cellulaire: le récepteur antigénique chimérique de cellule T (CAR-T) Kymriah.
Le chiffre d'affaires cumulé des trois unités - Innovative Medicines, Alcon et Sandoz, a enflé de 1% à 49,11 milliards. Le bénéfice net a pour sa part bondi de 15% à 7,7 milliards.
Sur le plan opérationnel, l'excédent d'exploitation (Ebit) de base - soit apuré des amortissements sur actifs intangibles, des charges de dépréciation, des frais d'acquisition et d'intégration, ainsi que de tout élément jugé exceptionnel de plus de 25 millions - s'est érodé de 1,1% à 12,85 milliards, tandis que le bénéfice net de base s'est étoffé d'autant à 11,39 milliards.
La performance s'inscrit dans le haut des attentes formulées par les analystes consultés par AWP, qui articulaient en moyenne un chiffre d'affaires de 49,08 milliards, un Ebit de base de 12,79 milliards et un bénéfice net de base de 11,31 milliards de dollars. Le dividende était attendu un petit centime au-dessus.
Pour l'année en cours, la direction vise une croissance d'ensemble de 1 à 5%, hors imprévus et effets de changes. Innovative Medicines doit afficher une progression d'environ 5%, Sandoz risque de stagner voir de reculer modérément et Alcon doit poursuivre sur une croissance de 1 à 5%. L'excédent d'exploitation de base doit s'enrober de 5 à 9%.
Le conseil d'administration proposera aux actionnaires une rémunération de 2,80 francs par action, soit 5 centimes de plus qu'au titre de 2016.
Alcon demeure convalescent et la direction se donne le temps de ramener l'unité ophtalmologique sur la voie de la rentabilité avant d'arrêter une décision quant à son avenir au sein du groupe, probablement pas avant le début de l'année prochaine. Du côté des génériques et autres biosimilaires, Sandoz subit une pression tarifaire persistante aux Etats-Unis.
Le retour de croissance affiché par Alcon, s'explique notamment par l'adjonction au sein de son portefeuille des produits ophtalmiques en vente libre, ainsi que d'une palette de produits de diagnostic en chirurgie. Les revenus de ces ajouts ont étoffé les ventes de quelque 800 millions, sur un total de 6,02 milliards et Novartis prévoit de publier dans le courant du premier semestre des bases de comparaisons adaptées à ces changements.
Le déficit opérationnel s'est aggravé de 44% à 190 millions. Ajusté des effets jugés exceptionnels par le groupe, le bénéfice d'exploitation a grappillé 1% à 857 millions.
Sandoz a essuyé un recul de 1% de ses revenus à 10,1 milliards, tandis que son excédent d'exploitation a fondu de 5% à 1,4 milliards. Innovative Medicines a assuré l'essentiel de la croissance du groupe, avec une progression de 1% à 33,0 milliards. Le bénéfice opérationnel a gagné 5% à 7,8 milliards.
Les analystes accueillent une volée de chiffres robustes assortie de perspectives encourageantes, bien que largement anticipées pour l'exercice en cours. Le rétablissement d'Alcon et l'essor des nouveaux médicaments constituent un excellent point de départ pour l'actuel responsable médical et futur directeur général (CEO) Vasant Narasimhan, qui prendra le relai de Joseph Jimenez dès le mois de février, relève Morgan Stanley.
A 10h36, la nominative Novartis s'adjugeait 2,4% à 85,64 francs et constituait de loin le principal moteur d'un SMI en hausse de 0,41%