«Le moment est venu d’explorer la meilleure structure de propriété pour Nestlé Skin Health», a indiqué le directeur général Mark Schneider.
Nestlé veut «explorer les options stratégiques» pour son activité de soin de la peau Nestlé Skin Health. Le géant veveysan de l’alimentation prévoit d’achever l’analyse de cette unité avant mi-2019, une décision que les spécialistes ont applaudi.
Alors que la direction a confirmé l’orientation «stratégique du groupe et a décidé de mettre davantage l’accent sur les produits d’alimentation, de boissons et de santé nutritionnelle», elle est également arrivée à la conclusion que Nestlé Skin Health se situe «de plus en plus en dehors du périmètre stratégique du groupe», a-t-il affirmé jeudi dans un communiqué.
La filiale Nestlé Skin Health, dont le siège est à Lausanne et qui regroupe des produits du laboratoire Galderma, dispose d’une gamme de produits notamment utilisés pour le soin de l’acné, de la rosacée, ainsi que dans la chirurgie esthétique pour le traitement des rides.
Cette unité emploie plus de 5’000 personnes dans 40 pays et a généré quelque 2,7 milliards de francs de chiffre d’affaires en 2017, sur un total de 89,8 milliards dégagés par l’ensemble du groupe.
«Le moment est venu d’explorer la meilleure structure de propriété pour Nestlé Skin Health et d’envisager les options qui lui permettront de continuer à prospérer», a indiqué le directeur général Mark Schneider.
Le numéro un mondial de l’alimentaire a parallèlement «reconfirmé le potentiel de valeur de la stratégie Nutrition, Santé et Bien-être de Nestlé», a souligné le président Paul Bulcke. Selon ce dernier, «une orientation stratégique plus ciblée sur les produits d’alimentation, de boissons et de santé nutritionnelle offre une meilleure opportunité de croissance».
«L’exploration d’options stratégiques pour Nestlé Skin Health s’inscrit dans le meilleur intérêt à long terme de cette activité et des actionnaires de Nestlé», a estimé M. Bulcke, qui a dirigé Nestlé pendant neuf ans.
L’année dernière, le géant vaudois avait annoncé une restructuration chez Nestlé Skin Health incluant la fermeture du site de Galderma à Egerkingen et la suppression de 190 des 268 emplois. En France, 450 emplois sur 550 devaient disparaître dans le centre de recherche et de développement du laboratoire dermatologique.
Le nouveau patron Mark Schneider, arrivée en janvier 2017, a réorienté le groupe vers son coeur de métier. L’alimentation et les boissons resteront au centre de la stratégie, notamment les segments à forte croissance tels que le café, les produits pour animaux de compagnie, la nutrition infantile et l’eau en bouteille.
A eux seuls, ces segments représentent plus de la moitié des ventes du groupe et ont enregistré une croissance supérieure à la moyenne sur les trois dernières années. Les produits de santé grand public constitueront un moteur additionnel.
Les analystes de Vontobel ont pointé du doigt «une destruction record de valeur sur les quatre dernières années» avec l’activité de soin de la peau, disant «pleinement soutenir» la décision de la direction.
En 2014, Nestlé avait surpris les investisseurs avec l’acquisition de la participation de 50% que détenait le français L’Oréal dans Galderma, «une opération qui n’avait pas été comprise» par la communauté financière. Depuis ce rachat, Nestlé Skin Health «a affiché de piètres performances».
Baader Helvea a rappelé le travail de restructuration engagé sous la houlette du nouveau patron. Lundi, le groupe avait ainsi annoncé la vente de l’assureur vie Gerber Life pour 1,5 milliard de dollars.
Une éventuelle vente de Nestlé Skin Health ne serait donc pas une surprise vu la réorientation du groupe et les faibles performances financières de l’unité, a poursuivi le courtier.
Les investisseurs semblaient également convaincus par cette stratégie. A la Bourse suisse, le titre Nestlé s'est adjugé 1,0% à 80,76 francs, dans un SMI en hausse de 0,68%.