Matières premières: l’or se maintient, le cacao et le zinc grimpent

AWP

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Vers 16h, l’once d’or coûtait 1924,26 dollars, contre 1926,08 dollars sept jours plus tôt.

L’or finit la semaine à l’équilibre, ses gains des premières séances s’étant résorbés après un indicateur économique rassurant aux Etats-Unis.

Le prix de l’once était monté jeudi à 1949,20 dollars, un sommet depuis avril.

«Un dollar plus faible, la réouverture de la Chine et une économie mondiale qui ralentit se sont combinés pour faire s’envoler le prix du métal précieux ces derniers mois», résume Laith Khalaf, analyste chez AJ Bell.

Comme le marché aurifère, à l’instar de nombreuses matières premières, utilise le dollar comme référence, la baisse du billet vert rend les achats de métal jaune moins coûteux pour les investisseurs utilisant d’autres devises.

Le dollar souffre notamment de la perspective que la Réserve fédérale américaine (Fed) soit moins déterminée à remonter ses taux, alors que l’inflation ralentit aux Etats-Unis et que l’économie faiblit.

Lors de sa réunion de la semaine prochaine, «les signaux qu’enverra la Fed pourraient aussi bien justifier les gains récents de l’or que décevoir les investisseurs», prévient Han Tan, analyste chez Exinity, relevant qu’un PIB américain plus élevé que prévu allait également jouer un rôle.

Le PIB américain a crû de 2,1% en 2022, un chiffre plus fort qu’attendu mais en ralentissement.

Vers 15H00 GMT (16H00 à Paris), l’once d’or coûtait 1924,26 dollars, contre 1926,08 dollars sept jours plus tôt.

Coup de chaud sur le cacao

Les cours du cacao ont grimpé sur la semaine, de mauvaises conditions météos en Côte d’Ivoire faisant craindre pour la récolte prochaine.

«Selon les producteurs de cacao, il a fait trop chaud et trop sec dans la plupart des régions de culture la semaine dernière» en Côte d’Ivoire, de loin le producteur le plus important de cacao, affirme Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.

«Cela pourrait avoir un impact négatif sur la récolte intermédiaire, qui s’étend d’avril à septembre et qui représente environ un quart de la récolte totale de cacao», poursuit-il.

L’assèchement des sols pourrait en effet provoquer la chute des fleurs et des petites cabosses des arbres.

«Une bonne production est signalée pour la récolte principale», tempère cependant Jack Scoville, analyste chez Price Group, «et les négociants s’inquiètent de l’évolution de l’économie mondiale et de la façon dont cela pourrait affecter la demande».

La semaine passée, le prix du cacao avait été lesté par la faiblesse des données sur les broyages du quatrième trimestre, indicateur d’une demande en berne, notamment en Europe et en Amérique du Nord.

A Londres, la tonne de cacao pour livraison en mars valait 2.034 livres sterling vers 15H00 GMT, contre 1.978 livres sterling une semaine plus tôt en fin de séance.

A New York, la tonne pour livraison en mars valait dans le même temps 2.620 dollars, contre 2.569 dollars une semaine plus tôt.

Le marché du zinc tendu

Le cours du zinc sur le London Metal exchange (LME) grimpait sur la semaine, propulsé par les tensions sur l’offre, les capacités de production de nombreuses fonderies, notamment en Europe, ayant été réduites en raison des prix élevés de l’énergie.

Le métal a atteint jeudi un plus haut prix depuis fin août, à 3.512 dollars la tonne.

«En Europe en particulier, la production souffre des coûts élevés de l’énergie et a été considérablement réduite en conséquence» durant l’année 2022, affirme Barbara Lambrecht, analyste chez Commerzbank.

Or les fonderies de zinc européennes représentent 16% de la capacité mondiale de production de zinc, estime Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb.

«Les stocks européens de zinc du LME sont désormais entièrement épuisés», affirme-t-il, décrivant un marché mondial du zinc «extrêmement tendu».

Et cette tension sur l’offre devrait se poursuivre pendant la première partie de 2023, les analystes estimant peu probable que les fonderies européennes reprennent leur production à pleine capacité durant le premier semestre 2023.

Sur le LME, la tonne de zinc pour livraison dans trois mois s’échangeait à 3.449 dollars vendredi vers 15H00 GMT (16H00 à Paris), contre 4.420,50 dollars le vendredi précédent à la clôture.

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