L'euro se reprenait vendredi face au dollar américain, dans un climat de regain d'appétit pour le risque, les cambistes jugeant que les sanctions imposées à la Russie ne sont pas de nature à perturber sensiblement l'économie mondiale.

Pour Christopher Vecchio, analyste pour le site spécialisé DailyFX, ce sursaut s'inscrit dans le contexte «d'un rebond général de l'appétit pour le risque», après le coup de froid de jeudi et le début de l'invasion de l'Ukraine.

«Il semble que les sanctions (imposées à la Russie) vont être assez inefficaces et de portée mineure par comparaison avec ce qui serait nécessaire pour repousser l'agression russe», a commenté l'analyste.

Les Etats-Unis ont annoncé jeudi de nouvelles sanctions contre la Russie, qui visent notamment les deux principales banques russes et plusieurs entreprises majeures du pays, mais n'ont pas recommandé l'exclusion du système international de transactions bancaires Swift, réclamée par certains.

Illustration d'une posture plus aventureuse des cambistes, en moyenne, le dollar australien, la couronne norvégienne ou le dollar canadien avançaient face au dollar américain.

«L'euro s'est stabilisé, mais ses perspectives à court terme restent ternies par les troubles en Ukraine», a tempéré, dans une note, Joe Manimbo, de Western Union.

«La possibilité d'une escalade (du conflit) existe toujours», a abondé Christopher Vecchio, «donc je ne crois pas trop à ce rebond» de l'euro.

«Dans la mesure où les marchés vont être fermés ces deux prochains jours et que la Russie a toujours des troupes sur le territoire ukrainien», a-t-il expliqué, «je ne peux pas écarter la possibilité qu'on revienne à 1,11 (dollar pour un euro) voire en-dessous d'ici lundi».

Ailleurs sur le marché des changes, la devise chinoise a atteint vendredi 6,3117 yuans pour un dollar, son plus haut niveau depuis près de quatre ans (avril 2018).

La Banque populaire de Chine a injecté vendredi environ 300 milliards de yuans de liquidités dans le système bancaire chinois pour contribuer à relancer la croissance, qui s'essouffle depuis plusieurs mois.