Les prix de l’énergie commencent à peser sur les PME

AWP

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L’indice d’activité PMI des petites et moyennes entreprises compilé par Raiffeisen a reculé en août à 50,6 points, contre encore 52,8 points le mois précédent.

Les petites et moyennes entreprises (PME) suisses commencent à tirer la langue, face au ralentissement économique à l’international et la hausse des coûts de l’énergie et notamment de l’électricité.

«La conjoncture mondiale marque le pas, faisant baisser la demande étrangère pour les biens suisses», a souligné l’économiste de Raiffeisen Domagoj Arapovic. Parallèlement, les prix de l’énergie «deviennent de plus en plus une charge pour les entreprises», a-t-il ajouté.

Hormis les prix du gaz, qui ont déjà fortement augmenté, s’ajoute l’envolée «exorbitante» des tarifs de l’électricité. «Notre entreprise risque de se retrouver en danger, si l’explosion des prix de l’électricité devait se poursuivre», a ainsi indiqué un entrepreneur du secteur métallurgique, cité dans l’étude Raiffeisen.

Cette situation s’est répercutée sur l’indice d’activité PMI des PME compilé par la banque st-galloise. Cet indicateur a reculé en août à 50,6 points, soit juste au-dessus du niveau de croissance défini à 50 points, contre encore 52,8 points le mois précédent. Le baromètre se situait encore à 59,1 points en avril et n’a cessé de reculer depuis.

Parmi les sous-composants de l’indice, celui de la production a nettement reculé de 5,6 points sur un mois à 45 points. Le baromètre des entrées de commandes, indicateur de l’activité à venir, a également fondu de 3,2 points à 49,3 points.

L’emploi reste encore relativement stable avec un indice en repli de seulement 0,4 point à 51,8 points.

La facture risque de rester élevée

La pression induite par la flambée des prix de l’électricité n’est pas prête de s’atténuer. A l’origine de cette hausse des tarifs se trouve une augmentation généralisée du prix du gaz en Europe qui a été multiplié par sept en un an, la hausse du prix du charbon qui a été multiplié par trois et la moindre disponibilités des centrales nucléaires françaises qui fournissent un tiers des importations d’électricité de la Suisse, a énuméré Arthur Jurus d’Oddo BHF (Suisse).

«Les prix augmenteront effectivement en 2023 entre 20% et 60% selon les fournisseurs», a ajouté le stratégiste senior, soulignant que «l’effort sera conséquent, d’autant plus que les prix de l’électricité ont déjà augmenté de 25% depuis un an».

Ces tarifs élevés devraient persister à moyen terme, cette situation s’expliquant «par l’insuffisance de l’offre et le conflit diplomatique avec la Russie», a souligné M. Jurus. Selon ce dernier, «une baisse est envisageable, mais retrouver les niveaux de l’an dernier semble très peu probable».

Substituer le gaz russe à du gaz naturel liquéfié est une solution envisageable mais plus coûteuse. «La facture énergétique restera donc élevée durant plusieurs années», a-t-il averti.

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