Les régulateurs ont imposé une série de mesures visant à faire porter ce coût par les banques elles-mêmes, quitte à solliciter les actionnaires et les créanciers plutôt que les contribuables.
L’Autorité bancaire européenne (EBA) estime que les banques du continent ont fait des efforts pour se préparer à un éventuel scénario de faillite mais qu’elles doivent émettre encore davantage de titres financiers anti-turbulences, selon un rapport publié lundi.
Ce rapport «montre que les autorités ont fait des progrès importants» pour se mettre d’accord avec les établissements bancaires sur des stratégies de sauvetage et leur fixer des exigences de détention de certains instruments financiers, note-t-il en s’appuyant sur des données datant de fin 2018.
Dans ce contexte, «près de la moitié des banques concernées se sont déjà mises en conformité» avec ces exigences, ajoute le rapport, tout en soulignant que certaines doivent encore émettre des titres financiers supplémentaires.
Depuis 2014, tirant les leçons des dernières crises financières, l’Union européenne a voulu s’attaquer au problème de certaines banques qui ne pouvaient faire faillite au risque d’emporter le système financier et devaient donc coûte que coûte être sauvées par les autorités publiques.
Les régulateurs ont donc imposé une série de mesures visant à faire porter d’ici à 2022 ce coût par les banques elles-mêmes, quitte à solliciter les actionnaires et les créanciers plutôt que les contribuables.
Pour ce faire, selon la réglementation européenne, les banques devront disposer d’un niveau minimum d’actifs mobilisables en cas de besoin, appelés MREL (minimum requirement for own funds and eligible liabilities).
Sur les 222 banques passées au crible par l’autorité, 117 devaient encore émettre fin 2018 des titres financiers pour un montant total de 178 milliards d’euros, selon l’étude.
Tout en jugeant «significatif» ce montant, l’Autorité bancaire européenne note que 65 de ces établissements disposaient alors d’instruments «proches dans leur nature» des titres éligibles - pour un montant de 67 milliards d’euros.
«Cela montre que certaines banques ont déjà une base d’investisseurs sophistiquée, susceptible d’investir sur le long terme» dans des titres éligibles, se félicite le rapport, encourageant les acteurs à tirer parti des actuelles «conditions de marché positives» pour renforcer leurs positions sur ce front.