Le taux de chômage se stabilise en mars

AWP

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Selon le Seco, 108’593 personnes étaient inscrites au chômage auprès des offices régionaux de placement (ORP), soit 3286 de moins qu’en février.

Le taux de chômage en Suisse a stagné à 2,4% en mars, reflétant l’assombrissement économique des derniers mois en Suisse. Le marché du travail reste toutefois solide.

Selon le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco), 108’593 personnes étaient inscrites au chômage auprès des offices régionaux de placement (ORP), soit 3286 de moins qu’en février, sans que cela suffise à entraîner le taux de chômage à la baisse.

En revanche, le chômage a augmenté de 15’838 personnes (+17,1%) sur un an, d’après le communiqué paru lundi. Le taux de chômage progresse dans le pays depuis l’an dernier. Encore à 1,9% en juillet, il a crû peu à peu à 2,5% en janvier 2024, puis à 2,4% en février.

Le chômage a reculé dans la construction et l’hôtellerie-restauration, comme souvent au printemps. Mais le recul «a été moins fort que d’habitude», a reconnu Boris Zürcher, le chef de la direction du Travail au Seco, auprès des médias. Dans pratiquement tous les sous-groupes, branches et régions, une légère augmentation a été constatée, a ajouté M. Zürcher. Cette hausse a été «nettement plus importante» que la moyenne des six derniers mois.

Le responsable du Seco reste toutefois confiant. Il évoque une «normalisation progressive» dans la foulée d’une année 2023 record, lorsque la pénurie de main-d’oeuvre faisait les gros titres. Les chiffres sont encore «très, très bons» en comparaison avec les années passées.

Le taux de chômage ajusté des effets saisonniers augmente légèrement depuis environ un an. «Cela reflète l’affaiblissement de la demande de main-d’oeuvre dans le cadre d’une évolution économique plus faible». En mars, le taux de chômage désaisonnalisé a atteint 2,3% de la population active, contre 2,2% auparavant.

Le taux de chômage non corrigé des variations saisonnières est supérieur aux anticipations des économistes interrogés par l’agence AWP, qui tablaient sur un recul à 2,3% en mars. En termes corrigés des variations saisonnières (CVS), ils prévoyaient entre 2,2% et 2,3%.

En Suisse romande et au Tessin, le chômage s’est établi à 3,3%, reculant de 0,2 point de pourcentage (pp) sur un mois tout en progressant de 0,4 pp en comparaison annuelle. Genève reste le mauvais élève du pays (4,3%), derrière le Jura (3,8%), le canton de Vaud (3,7%) et celui de Neuchâtel (3,2%) ou encore du Valais (2,6%). Sur un an, tous ont connu un recul.

Progression chez les jeunes et les seniors

En Suisse alémanique, il a stagné à 2,0%, tout en augmentant de 0,3 pp sur un an. Les cantons de Suisse centrale sont toujours parmi les premiers de la classe, Obwald et Nidwald s’affichant à 0,8% et Schwytz à 0,9%. Le taux de chômage a atteint 2,1% à Zurich et 1,7% à Berne.

Pour les Suisses, il s’est établi à 1,5% et pour les étrangers à 4,5%. Sur un an, cet indicateur a progressé de 0,1 point de pourcentage pour les premiers et de 0,8 pp pour les seconds. Il a atteint 2,2% pour les femmes et 2,5% pour les hommes.

Dans le détail, le chômage des jeunes, âgés de 15 à 24 ans, a diminué de 6,0% à 9505 personnes. Sur un an toutefois, il a augmenté de 1275 personnes (+15,5%). Celui des 50-64 ans a diminué de 3,0% à 30’594 personnes. Sur un an, il a crû de 3021 personnes (+11,0%).

L’ensemble des demandeurs d’emploi inscrits se chiffre à 178’392 personnes, soit 3626 de moins que le mois précédent mais 16’528 (+10,2%) de plus qu’en mars 2023.

Pour l’année entière, le Seco anticipe un taux de chômage à 2,3%, après 2,0% en 2023. Les économistes interrogés par l’Institut de recherches conjoncturelles (KOF) de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) tablent, eux, en moyenne sur 2,2%.

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