Le G7 résolu dans son soutien à l’Ukraine, prudent sur la Chine

AWP

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Les chefs de la diplomatie des sept pays industrialisés dénoncent également l’escalade en Corée du Nord et la répression des manifestations en Iran.

Le groupe du G7, réuni vendredi en Allemagne, a affiché un front uni malgré quelques nuances sur la Chine en assurant son soutien «inébranlable» à l’Ukraine et dénonçant l’escalade en Corée du Nord et la répression des manifestations en Iran.

Les chefs de la diplomatie des sept pays industrialisés ont notamment convenu de mettre en place «un mécanisme de coordination» afin d’aider l’Ukraine à «réparer et défendre» ses infrastructures indispensables d’électricité et d’approvisionnement en eau pilonnées ces dernières semaines par la Russie.

Il s’agira aussi de livrer pompes à eau, appareils de chauffage, conteneurs d’habitation et sanitaires, lits, couvertures, tentes, a expliqué la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock, dont le pays assure la présidence du G7.

Car la Russie tente de compenser ses défaites sur le champ de bataille en Ukraine en ciblant des infrastructures vitales pour soumettre le pays en faisant «geler» sa population en hiver, a dénoncé le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.

Lors d’une conférence de presse à l’issue des deux jours de réunion, il a déploré que «quelque 40% des infrastructures qui fournissent de l’eau chaude et de l’électricité aux Ukrainiens» aient été détruites.

Forte en symbole, la rencontre s’est tenue dans la même salle du Rathaus (hôtel de ville) où fût naguère signé le traité de Westphalie en 1648 qui avait redessiné l’Europe.

«Nous réitérons notre engagement inébranlable à continuer de fournir le soutien financier, humanitaire, politique, technique et de défense dont l’Ukraine (...)» a besoin, ont affirmé les ministres dans le communiqué clôturant leur réunion de deux jours, et appelé de nouveau la Russie à mettre fin à son invasion entamée il y a 254 jours comme l’a répété Mme Baerbock devant la presse.

«Chaque jour de cette guerre est un jour de trop. Chaque jour de cette guerre brutale sur des innocents en Ukraine signifie la souffrance, la mort et la destruction», a-t-elle dit.

Cette déclaration d’unité était attendue, dans le contexte de changements de gouvernements récents en Italie et au Royaume-Uni notamment, pour assurer que le groupe reste sur la même longueur d’onde.

«Nous les aiderons à conclure victorieusement ce conflit aussi longtemps qu’il le faudra», a résumé de son côté le Britannique James Cleverly dans un entretien avec l’AFP, alors que son homologue ukrainien Dmytro Kouleba était intervenu la veille à la réunion par vidéoconférence.

Les pays industrialisés (Etats-Unis, Canada, France, Allemagne, Italie, Royaume-Uni et Japon) ont également rejeté les accusations «fausses» de Moscou selon lesquelles l’Ukraine préparerait «une sale bombe», tout en dénonçant par ailleurs la «rhétorique nucléaire inacceptable de la Russie».

Inquiets de la crise énergétique, le groupe a en outre appelé les pays producteurs de pétrole à augmenter leur production pour contribuer à faire baisser les prix, un mois après la décision de l’Opep+ de réduire drastiquement ses extractions d’or noir.

Ciblant la Corée du Nord et l’Iran, les ministres ont condamné avec force les récents tirs de missiles de la part de Pyongyang sur fond d’une montée des tensions spectaculaire dans la péninsule coréenne, et la répression des manifestations en Iran.

«Tout essai nucléaire ou toute autre action dangereuse devra faire face à une réponse internationale rapide, robuste et unie», ont-ils mis en garde Pyongyang.

Les relations avec la Chine se sont invitées à la réunion en pleine visite du chancelier allemand Olaf Scholz à Pékin, vue d’un assez mauvais oeil à Paris, Bruxelles ou Washington.

Le chancelier a plaidé vendredi pour «davantage» de coopération avec la Chine, mais aussi des relations commerciales «équitables», dans un climat de défiance croissante de l’Occident vis-à-vis de la deuxième puissance mondiale.

Evoquant la Chine dans leur communiqué final de manière soigneusement calibrée, les pays du G7 se sont dits prêts à une «coopération constructive là où c’est possible et dans notre intérêt» avec Pékin, à la fois partenaire, concurrent et rival, comme le soulignait jeudi soir la ministre allemande.

Dans le même temps, ils ont appelé Pékin «à respecter ses obligations internationales» et les droits de l’Homme, et à «s’abstenir de menaces ou intimidations», dans une allusion à Taïwan.

A cet égard, M. Blinken, dont le pays voit en Pékin un rival systémique, a fait état d’une convergence de vue «de plus en plus forte et de plus en plus claire», entre Américains et Européens sur la Chine.

Les ministres ont conclu la réunion en se penchant sur les relations avec le continent africain, en présence de leurs homologues kényan et ghanéen.

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