Le FMI craint une accélération surprise de l’inflation

AWP

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La Fed pourrait mettre fin à sa politique monétaire accommodante à un rythme plus rapide qu’actuellement anticipé, avertit le Fonds.

Le Fonds monétaire international (FMI) a mis en garde mercredi contre le risque potentiel d’une accélération surprise de l’inflation alors que les acteurs du marché semblent l’écarter à court terme.

Bien que les hausses des taux d’intérêt soient anticipées à un rythme quelque peu plus rapide, les marchés continuent globalement de miser sur un resserrement progressif de la politique monétaire, relève le FMI dans son rapport semestriel sur la stabilité financière mondiale.

En outre, les acteurs des marchés ne tablent pas pour les prochaines années sur un risque d’une inflation accélérant très rapidement.

Pourtant «l’inflation aux Etats-Unis pourrait accélérer plus vite que prévu, résultat probable de l’expansion fiscale récente», estime l’institution de Washington qui tient cette semaine ses réunions de printemps.

Et, la Réserve fédérale américaine (Fed) pourrait mettre fin à sa politique monétaire accommodante à un rythme plus rapide qu’actuellement anticipé, ajoute-t-elle.

«Dans un tel scénario (...), les conditions financières mondiales pourraient se resserrer drastiquement avec de possibles conséquences négatives pour l’économie mondiale», prévient le Fonds.

«Les marchés émergents sont exposés aux répercussions liées au resserrement marqué des conditions financières mondiales», a-t-il ajouté.

La Fed doit remonter ses taux ni trop rapidement, ce qui empêcherait l’inflation de progresser, ni trop lentement, ce qui la ferait monter trop vite, avait estimé début avril le président de la Banque centrale américaine, Jerome Powell.

«Remonter les taux trop lentement contraindrait à un resserrement de la politique monétaire trop brutal plus tard ce qui pourrait mettre en danger la croissance économique. Mais relever les taux trop vite augmenterait le risque que l’inflation reste encore pour longtemps sous notre objectif de 2%», avait-il relevé lors d’une intervention devant le club économique de Chicago.

Il avait alors expliqué que la politique de la Fed de hausses de taux graduelles était destinée à maintenir ce difficile équilibre entre ces deux risques.

La Fed a remonté en mars ses taux d’intérêt directeurs de 25 points de base à 1,75% et les marchés financiers anticipent généralement deux autres hausses cette année. Mais ils gardent les yeux fixés sur la hausse des salaires qui, dans un contexte de plein emploi, pourrait aviver les tensions inflationnistes.

Dans ses dernières prévisions de croissance publiées mardi, le FMI a estimé que l’inflation américaine devrait atteindre le niveau de 2% cette année et 2,5% en 2019, sur la base de l’indice des prix à la consommation (CPI) hors énergie et alimentation.

Dans la foulée, la normalisation monétaire devrait s’accélérer et les taux d’intérêt atteindre 2,5% fin 2018 et 3,5% en 2019 avant de revenir à 3% en 2022. Ces niveaux sont un peu supérieurs aux projections médianes de la Fed actuellement (2,1% pour 2018 et 2,9% pour 2019).

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