Le dollar se replie de nouveau, le marché ne croit pas au ton offensif de la Fed

AWP

1 minute de lecture

Vers 22h15, l’euro grignotait 0,32% par rapport au billet vert, à 1,0829 dollar pour un euro. La livre avançait dans les mêmes proportions, à 1,2388 dollar pour une livre.

Le dollar a de nouveau reculé jeudi, lesté par des cambistes qui voient l’inflation ralentir, l’activité économique se détériorer et ne croient plus au ton offensif des membres de la banque centrale américaine (Fed), qui assurent vouloir garder le cap du resserrement monétaire.

Vers 21h15 GMT, l’euro grignotait 0,32% par rapport au billet vert, à 1,0829 dollar pour un euro. La livre avançait dans les mêmes proportions, à 1,2388 dollar pour une livre.

Après être tombé tôt mercredi à son plus bas niveau depuis avril face à la monnaie unique, à 1,0887, le «greenback», l’un des surnoms du dollar, s’était repris en fin de journée grâce à un mouvement d’aversion pour le risque.

Mais il a de nouveau fait marche arrière jeudi.

«L’affaiblissement des données macroéconomiques pourrait précipiter la fin du cycle de relèvements de taux favorable au +greenback+», a fait valoir Joe Manimbo, de Convera.

L’indice d’activité manufacturière dans la région de Philadelphie publié jeudi a montré une contraction en janvier (-8,9 points), même si moindre qu’attendu et inférieure à celle de décembre (-13,7 points).

Le chiffre suivait celui de la production industrielle, publié mercredi, qui a reculé plus que prévu en décembre (-0,7%), et des ventes de détail, également en repli plus marqué que ne l’anticipaient les économistes.

Dans le même temps, les membres de la banque centrale américaine (Fed) continuent de plaider pour de nouvelles hausses de taux, même si plus modérées que l’an passé, et préviennent qu’ils resteront élevés au moins jusqu’en 2024.

Jeudi, la présidente de l’antenne de Boston, Susan Collins, a tenu le même discours, estimant que le taux directeur devait aller «juste au-dessus de 5%», contre une fourchette comprise entre 4,25 et 4,50% actuellement.

La veille, le président de la Fed de Philadelphie, Patrick Harker, et celui de l’antenne de St. Louis, James Bullard, s’étaient aussi dits favorables à un taux directeur au-delà de 5%.

«La politique monétaire va devoir être suffisamment restrictive pendant assez longtemps pour s’assurer que l’inflation revienne à 2%», a, de son côté, commenté, jeudi, Lael Brainard, vice-présidente de la Fed.

«Ils peuvent gesticuler et élever la voix, le marché est en décalage pour ce qui est des anticipations de politique monétaire», explique Mazen Issa de TD Securities.

Les opérateurs attribuent ainsi une probabilité des deux tiers au scénario d’un taux ne dépassant pas 5% d’ici juin et voient aussi, comme hypothèse centrale, une ou plusieurs baisses d’ici fin 2023.

«Il va falloir du temps pour que le marché revoit ses estimations», prévient l’analyste. «Il était plus facile d’avoir un discours offensif qui portait lorsque l’inflation ne cessait d’accélérer, plutôt qu’aujourd’hui où l’on semble avoir franchi un cap» avec un ralentissement continu de la hausse des prix.

A lire aussi...