La Poste ambitionne de racheter pas moins de 22 sociétés, selon un document interne que s’est procuré le Tages-Anzeiger. Aucun nom d’entreprise ciblée n’est toutefois dévoilé.

Le géant jaune veut continuer ses emplettes, après 230 millions de francs prévus pour des rachats en 2021. «La stratégie du patron Roberto Cirillo est claire: il veut croître avec la Poste. Pour cela il dispose de 1,5 milliard de francs d’ici 2030, avec lesquels l’entreprise peut procéder à des rachats», selon l’article publié mardi sur le site du quotidien édité par Tamedia (TX Group).

Selon le document, dix entreprises sont désignées en «pré-clarification», c’est-à-dire qu’il n’est pas clair si elles seront effectivement rachetées. Les douze autres sont classées en «transaction». Il faut alors compter entre 2 et 6 mois pour passer à la phase suivante, en «intégration», une catégorie qui compte 14 candidats au rachat sur cette liste. Le président de la Poste, Christian Levrat, serait en charge de huit dossiers jugés «pertinents» par le conseil d’administration.

Sollicité par le Tagi, le géant jaune a expliqué communiquer seulement lorsque les transactions sont bouclées.

Ces derniers mois, l’appétit de la Poste a été sous le feu des critiques, rappelle le journal. Le groupe a racheté la plateforme de stockage «Tresorit», le fournisseur de plateformes publicitaires numériques «Livesystems», l’outil digital d’aide administrative «Klara» ou encore racheté la totalité de Swisssign Group, société développant la solution d’authentification en ligne «SwissID». Il est accusé par ses détracteurs de piocher dans des domaines qui ne sont pas les siens.

En octobre, Roberto Cirillo avait défendu dans la presse la stratégie de l’entreprise et rejeté les accusations de distorsion de concurrence: le géant jaune ne recevant pas de subventions, il doit financer ses services de manière indépendante.