La BCE doit rapidement normaliser sa politique monétaire

AWP

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«Une normalisation donnera plus de marge de manoeuvre à la politique monétaire pour réagir à tout ralentissement économique futur en zone euro», a plaidé Jens Weidmann, président de la Bundesbank.

La Banque centrale européenne doit rapidement normaliser sa politique monétaire afin de ne pas se trouver à court de munitions en cas d’éventuel trou conjoncturel à venir, a estimé lundi le patron de la Banque fédérale allemande.

La reprise actuelle en zone euro «ne durera pas éternellement», c’est pourquoi il est «si important» que l’institution gardienne de l’euro «commence bientôt» à mettre un terme à son dispositif actuel anticrise, a déclaré Jens Weidmann, président de la Bundesbank, lors d’un discours prononcé à Vienne en Autriche.

«Une telle normalisation donnera plus de marge de manoeuvre à la politique monétaire pour réagir à tout ralentissement économique futur» en zone euro, a-t-il plaidé.

La BCE a déjà fait un pas vers la normalisation de sa politique en réduisant de moitié depuis janvier le volume des achats nets d’actifs privés et publics, le «QE» passant de 60 à 30 milliards d’euros par mois avec l’intention de le poursuivre au moins jusqu’à septembre.

Le QE pourrait prendre fin autour de décembre 2018, pensent la plupart des économistes.

La discussion à venir sera surtout centrée sur le devenir des taux, avec le principal taux de refinancement maintenu à ce jour à zéro tandis que les banques payent auprès de la BCE un intérêt négatif de 0,40% pour les liquidités dont elles n’ont pas l’utilité immédiate.

«Les marchés voient une première hausse de taux vers le milieu de l’année 2019, ce qui n’est probablement pas totalement irréaliste», a affirmé M. Weidmann.

Dans la foulée, la monnaie unique s’est reprise face au billet vert, cotant 1,24 dollar.

Le banquier central allemand, successeur pressenti de Mario Draghi à la tête de la BCE en novembre 2019, plaide régulièrement pour un cours plus restrictif de la politique monétaire compte tenu de la bonne santé économique et des risques pour la BCE à se retrouver le premier créancier d’Etats de la zone euro.

Le souci pour la BCE sera moins d’orchestrer une fin ordonnée des mesures expansives de sa politique que d’»être en mesure de se recréer assez de marges de manoeuvre avant le prochain coup de froid conjoncturel afin de stabiliser l’économie en zone euro», a écrit de son côté l’économiste Elga Bartsch, chez Morgan Stanley, dans un billet publié lundi par la Frankfurter Allgemeine Zeitung.