L’euro numérique profitera aux banques, selon Piero Cipollone (BCE)

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Les établissements pourront augmenter leur chiffre d’affaires, et accélérer le développement de leurs solutions propres en profitant de standards communs sur le continent, affirme le membre du directoire de la Banque centrale européenne.

L’euro numérique, version dématérialisée des espèces prévue pour la fin de la décennie, présentera des avantages pour les banques, a vanté jeudi Piero Cipollone, membre du directoire de la Banque centrale européenne en visite à Paris.

Les établissements bancaires, inquiets de voir ce projet porté par la BCE grignoter leurs parts de marchés dans l’univers lucratif des paiements, partagent régulièrement leurs doutes sur son intérêt.

Les banques pourront pourtant augmenter leur chiffre d’affaires grâce à l’euro numérique, et accélérer le développement de leurs solutions propres en profitant de standards communs sur le continent, a mis en avant M. Cipollone, à l’occasion d’une conférence organisée par la Banque de France.

«Quand nous payons avec un système de paiement international (comme les géants américains Visa et Mastercard, NDLR), nos banques perdent des commissions», a expliqué le membre du directoire de la BCE.

«Quand nous payons avec Apple Pay, PayPal, et les autres, nos banques ne perdent pas seulement des commissions, elles perdent les données» relatives à ces paiements, a-t-il ajouté.

Les banques bénéficieront également du standard technique de l’euro numérique - déployé à grande échelle une fois adopté - pour promouvoir leurs propres solutions de paiements, à l’image de Wero, principalement porté par les banques françaises et allemandes, ou EuroPA, solution concurrente des acteurs italiens, espagnols et portugais.

«Il y a des positions différentes au sein du secteur privé, certains sont un peu moins enthousiastes que d’autres (...) mais nous sommes très confiants qu’ils participeront à ce partenariat entre les secteurs public et privé», a souligné le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau, participant également à cette conférence.

Les promoteurs de l’euro numérique sont renforcés depuis plusieurs mois par le besoin de souveraineté à l’échelle européenne en réponse à l’arrivée à la Maison Blanche de Donald Trump, qui défend une politique plus isolationniste.

La partie n’est toutefois pas complètement gagnée pour l’euro numérique, dont la deuxième phase, dite préparatoire, arrive à terme en octobre.

Son avenir reste suspendu à l’adoption d’un cadre législatif européen, espéré d’ici le début d’année prochaine par M. Cipollone, avant d’entamer la dernière phase, dite de déploiement.

Il faudra ensuite deux à trois ans avant d’imaginer un euro numérique accessible par les Européens via leurs smartphones.

M. Cipollone, venu de Francfort prêcher la bonne parole, intervenait également plus tôt dans la journée lors d’une conférence organisée par France payments forum.

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