Ignazio Cassis à Kiev pour une visite surprise

AWP

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Il a annoncé vouloir se faire une idée de la situation sur le front de la guerre ainsi que des aspects humanitaires et des préparatifs pour la reconstruction.

Le président de la Confédération Ignazio Cassis est arrivé jeudi en Ukraine pour une visite surprise. Il a annoncé vouloir se faire une idée de la situation sur le front de la guerre ainsi que des aspects humanitaires et des préparatifs pour la reconstruction.

Le tweet officiel annonçant la visite est accompagné d’une photo montrant l’accueil du chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) en gare de Kiev par l’ambassadeur suisse Claude Wild, en présence du vice-ministre ukrainien des affaires étrangères Yevhen Perebyinis et d’autres autorités ukrainiennes.

«Pour des raisons de sécurité», le DFAE ne donne pas de détails sur le programme de ce séjour, renvoyant aux messages sur Twitter et à un communiqué de presse en fin de journée. Un dispositif de sécurité a été mis en place.

Selon le Tages-Anzeiger, le président de la Confédération doit faire un aller-retour et ne passera pas la nuit sur place. Le Blick évoque des entretiens avec de hauts dirigeants du gouvernement ukrainien. Impossible de savoir jeudi matin si une entrevue avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky aurait lieu.

Engagement

Cette visite intervient au lendemain de l’annonce du renoncement du président allemand Frank-Walter Steinmeier, qui a annulé au dernier moment une visite à Kiev «pour des raisons de sécurité» après la recrudescence des bombardements. La situation est aussi très tendue sur place concernant l’approvisionnement énergétique.

Après le lancement de l’attaque russe contre l’Ukraine le 24 février dernier, Ignazio Cassis s’était rendu en mars en Pologne et en Moldavie pour y discuter de l’accueil des réfugiés ukrainiens et de l’aide humanitaire pour Kiev et les pays voisins.

La Suisse a par ailleurs accueilli le 5 juillet dernier à Lugano une conférence sur l’Ukraine, à laquelle avaient été conviés les représentants d’environ 40 Etats et d’une quinzaine d’organisations internationales.

La visite surprise à Kiev de ce jeudi s’inscrit dans la continuité de la conférence de Lugano et en prévision d’une réunion d’experts internationaux de la semaine prochaine à Berlin (25 octobre), sous la houlette de la présidence allemande du G7 et de la commission européenne. «Avec tous les soutiens de l’Ukraine dans le monde, nous réfléchirons aux moyens de surmonter la tâche herculéenne de la reconstruction de l’Ukraine», a dit récemment le chancelier allemand Olaf Scholz.

Double exigence

Ignazio Cassis et la Suisse doivent jongler entre la volonté de préserver le principe de neutralité suisse et celle d’être solidaires avec le continent européen et l’Occident, qui ont adopté de lourdes sanctions contre la Russie après son invasion de l’Ukraine.

Berne a ainsi choisi de s’aligner sur les sanctions européennes, estimant que «faire le jeu de l’agresseur n’était pas compatible avec la neutralité suisse». Cela a valu à la Suisse notamment les critiques de Moscou.

Solidaire dès le début avec la population ukrainienne, notamment par son engagement humanitaire, la Suisse a plusieurs fois jugé l’attaque russe «inacceptable, du point de vue du droit international, politique et moral.» Tout en étant prête à jouer un rôle de «pont» entre les parties en conflit.

Une année après

Ignazio Cassis s’était déjà rendu à Kiev il y a une année, fin octobre 2021, pour préparer la réunion de Lugano. Mais cette visite n’avait alors pas la même signification, puisque la guerre en Ukraine n’avait pas encore commencé. Le chef du DFAE avait alors notamment rencontré M. Zelensky.

Il y a un mois, lors de sa visite à l’ONU à New York, M. Cassis avait serré la main du ministre russe des affaires étrangères Sergueï Lavrov et réitéré son offre de bons offices entre l’Ukraine et la Russie. Mais elle n’a jusqu’à présent pas abouti.

La Suisse est très engagée dans l’accueil de réfugiés ukrainiens, dont 2877 ont encore obtenu le statut de protection S pour le seul mois de septembre. Cela porte à 60’000 le total de ces réfugiés mis au bénéfice de ce droit depuis le début de l’année.

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