Ghosn se dit innocent, accuse des dirigeants de Nissan de trahison

AWP

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«Ce n’est pas une histoire de cupidité, de dictature d’un homme. C’est une histoire de complot, de conspiration, de trahison», déclare Carlos Ghosn dans une vidéo enregistrée avant son arrestation.

L'ancien président de Nissan, Carlos Ghosn, vu sur un écran, s'exprime lors d'une conférence de presse donnée par ses avocats à Tokyo. © Keystone

Carlos Ghosn a clamé son «innocence» dans une vidéo diffusée mardi et enregistrée avant son arrestation le 4 avril sur de nouveaux soupçons de malversations financières, accusant des dirigeants de Nissan de «trahison».

Son principal avocat, Junichiro Hironaka, a par ailleurs annoncé son intention de déposer mercredi un recours devant le Cour suprême pour obtenir la remise en liberté de son client.

«Ce n’est pas une histoire de cupidité, de dictature d’un homme. C’est une histoire de complot, de conspiration, de trahison», déclare en anglais l’ancien PDG de Renault-Nissan dans ce message. Les noms des responsables désignés par M. Ghosn ont été coupés au montage, sur demande de ses avocats.

«Je suis innocent, voilà mon premier message. Ce n’est pas nouveau, vous l’avez déjà entendu de moi: je suis innocent de toutes les accusations portées contre moi», martèle M. Ghosn en préambule de la vidéo diffusée pendant une conférence de presse de son avocat.

Il réitère ses accusations d’un «complot» à son encontre, déjà brandies à plusieurs reprises dans les interviews accordées à la presse.

«Des dirigeants de Nissan ont joué des jeux malsains», estime-t-il. «Il y avait la peur que dans la prochaine étape de l’alliance, l’autonomie de Nissan soit menacée», souligne-t-il, rappelant que lui-même avait «toujours été le farouche défenseur de cette autonomie».

M. Ghosn, qui dirigeait avant son interpellation, le 19 novembre à Tokyo, la première alliance automobile au monde, unissant Renault, Nissan et Mitsubishi Motors, a connu une chute brutale.

Libéré début mars sous caution moyennant le paiement d’une caution d’un milliard de yens (8 millions d’euros), le patron a été de nouveau arrêté jeudi dernier à son domicile de Tokyo.

Le Franco-Libano-Brésilien, âgé de 65 ans, se trouve depuis au centre de détention de Kosuge (nord de la capitale), où il avait déjà passé plus de 100 jours.

Cette fois, le parquet le soupçonne d’avoir transféré des fonds de Nissan à une société «de facto contrôlée par lui», via un distributeur de véhicules du constructeur japonais à l’étranger. Il s’agit du sultanat d’Oman, selon une source proche du dossier.

Sur les 15 millions versés au total au distributeur, 5 millions ont été détournés, a précisé le bureau des procureurs dans un communiqué. «Le suspect a trahi sa fonction (de patron de Nissan) pour en tirer des bénéfices personnels», a-t-il estimé.

Carlos Ghosn est déjà sous le coup de trois inculpations: deux pour déclarations inexactes de revenus sur les années 2010 à 2018, dans des documents remis par Nissan aux autorités financières, et une pour abus de confiance. Il est notamment accusé d’avoir tenté de faire couvrir par la compagnie des pertes sur des investissements personnels lors de la crise économique de 2008.

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