Exercice moins favorable pour les banques moyennes de Genève

AWP

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Une part de 45% d’entre elles s’attend à voir ses recettes et son bénéfice net s’éroder entre 3% et 7%, une proportion supérieure à toutes les autres catégories.

L’exercice 2018 devrait s’avérer moins favorable pour les banques genevoises de taille moyenne que pour le reste de la place financière. Une part de 45% d’entre elles s’attend à voir ses recettes et son bénéfice net s’éroder entre 3% et 7%, une proportion supérieure à toutes les autres catégories, selon l’enquête conjoncturelle publiée mardi par la Fondation Genève Place Financière.

Les établissements de 50 à 199 emplois sont également ceux qui prévoient le plus de réduction d’effectifs pour raisons économiques. En tout, 25% des banques moyennes ayant répondu au sondage tablent sur un tel scénario.

Ce constat doit toutefois être relativisé puisque la moitié des banques de cette taille anticipe une croissance de l’effectif, par le truchement de fusions/acquisitions, de transfert d’activités à Genève ou grâce à la croissance organique des affaires.

Dans l’ensemble, 36,4% des établissements de cette catégorie s’attend à une année difficile, 27,3% à un statu quo et 27,3% à un bon exercice. Il s’agit des résultats les moins optimistes de l’étude conjoncturelle, lancée au mois de juin.

Grands établissements mieux lotis

Les gérants indépendants et les petites banques (1 à 49 emplois) nourrissent globalement des espoirs modérés pour l’année en cours. Les banques de grande taille (200 emplois et plus) interrogées semblent tirer leur épingle du jeu, aucune ne prévoyant une issue négative pour l’exercice 2018.

Les résultats doivent être considérés dans leur globalité, selon Edouard Cuendet, directeur de la fondation. «La bonne nouvelle, c’est l’optimisme des grands instituts qui sont les moteurs de la place financière. (...) S’ils attirent de nouveaux talents, de nouvelles compétences et des nouveaux métiers, cela aura un effet d’entraînement pour toute la place,» a-t-il indiqué en conférence de presse.

Ces tendances par catégorie correspondent peu ou prou à la marche des affaires au premier semestre. Les banques de grande taille ont enregistré en majorité des hausses très fortes du produit d’exploitation et du bénéfice net. Le tableau est plus contrasté parmi les autres établissements, surtout chez les moyens.

L’évolution de la masse sous gestion (privée et institutionnelle) suit la même logique. Les résultats les plus positifs sont à chercher du côté des banques de grande taille, dont avec une proportion de 41,7% qui revendique une croissance de 3% à 7%.

La variation d’une année à l’autre résulte principalement (63,2%) d’apports ou de retraits pour ces établissements, preuve de leur importante capacité à attirer de nouveaux clients. L’effet de marché et les effets de change représentent respectivement 21,1% et 15,8% de l’augmentation pour cette catégorie.

Hausse «frappante»

M. Cuendet a souligné le changement par rapport à l’étude précédente, où la performance de marché avait principalement soutenu la hausse des volumes.

Les gérants indépendants se démarquent dans ce domaine, avec des apports ou retraits totalisant 63,6% de l’évolution de la masse sous gestion.

Sur le premier semestre, les apports nets d’argent ont ainsi augmenté de 75% pour les grandes banques. «C’est particulièrement frappant», a lancé le directeur de la fondation. Les instituts moyens, petits et les gérants indépendants revendiquent des augmentations respectives de 54,5%, 20% et 32,5%.

La provenance des fonds nouveaux varie très fortement selon le type d’établissement. Le Moyen-Orient apparaît néanmoins comme l’une des régions les plus dynamiques en termes d’entrées nettes d’argent.

Les petites banques et les gérants indépendants posent le regard le plus critique sur l’attractivité de la place financière genevoise en termes de conditions-cadre que celle-ci propose.

Pour 2019, la majorité des sondés s’attend à une année comparable à l’actuelle. Une fois encore, ce sont les grandes banques qui se montrent les plus optimistes, encore davantage qu’une année auparavant. «Dix ans après la crise financière, elles s’intègrent dans une dynamique positive», a affirmé M. Cuendet.

La place financière genevoise compte 104 banques et représentait à fin 2017 35’600 emplois. Elle pèse 12% du PIB du canton. Depuis 2002, la fondation publie chaque année son étude conjoncturelle.