Economiesuisse: le pessimisme gagne les entreprises suisses

AWP

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85% des 281 PME sondées par la fédération des entreprises suisse estiment que leur situation s’est détériorée en l’espace de trois semaines.

La paralysie partielle de l’économie suisse consécutive à la pandémie du nouveau coronavirus laisse de profondes cicatrices. Selon un sondage d’economiesuisse, 85% des 281 entreprises sondées estiment que leur situation s’est détériorée en l’espace de trois semaines.

Tant les firmes actives à l’international que sur le marché domestique ont subi de sévères pertes, indique vendredi la Fédération des entreprises suisse. Au regard de la dernière enquête, dévoilée à fin mars, la chute des ventes s’est creusée, passant de 25% à 39% en moyenne, note l’association faîtière. Toutefois, les sociétés n’anticipent pas de nouvelle détérioration au cours des deux prochains mois.

Du côté de l’économie d’exportation, les entreprises souffrent des arrêts de production chez les fournisseurs ou acheteurs. Parmi les secteurs les plus affaiblis figurent les sous-traitants automobile, ainsi que ceux actifs dans les produits de luxe.

Sur le plan national, les activités liées à la restauration ou l’événementiel demeurent les plus touchées. Ces difficultés se répercutent désormais sur d’autre secteurs, de nombreuses entreprises n’engageant plus que les dépenses nécessaires. Les investissements et les projets qui ne sont pas directement liés à l’exploitation sont ainsi reportés.

Six à sept mois pour un redressement

Les mesures d’économie entraînent un effondrement des commandes dans d’autres secteurs. Ainsi, les sociétés reportent les activités de marketing, diffusent bien moins de publicités ou renoncent aux services de conseil. Ce repli affecte aussi les nouveaux investissements dans les installations et constructions.

Malgré la sortie du confinement visée par le Conseil fédéral, l’économie suisse n’est pas encore hors d’affaire, loin de là, écrit economiesuisse. Même après l’ouverture complète, il lui faudra du temps pour se redresser, les entreprises estimant toujours qu’un retour à la normale n’interviendra pas avant six ou sept mois.

Selon le sondage, le plus gros problème à venir ces prochaines semaines consistera à faire face au tassement de la demande en Suisse et à l’étranger. Plus des deux tiers (70%) des firmes sondées anticipent des difficultés d’écoulement sur le marché domestique au cours des deux prochains mois, 58% des entreprises exportatrices prévoient une évolution identique à l’étranger.

Les entreprises jugent en outre efficaces les mesures décrétées le 20 mars par le Conseil fédéral. La crainte de futurs problèmes de liquidité se sont en parties dissipées. Par rapport à la dernière enquête, la part des sociétés envisageant des licenciements est passée de 30 à 17%.

Critiques

Toutefois, les mesures du gouvernement ont multiplié le nombre de mécontents. Pas moins de la moitié des sondés exprime un avis négatif et en Suisse romande, ils sont sensiblement plus nombreux. Le mécontentement concerne tout particulièrement le manque de clarté en matière d’assouplissement des décisions du Conseil fédéral. Toutefois, economiesuisse salue une nouvelle fois le plan de sortie de crise dévoilé jeudi.

Le sondage de la faîtière des grandes entreprises helvétiques, mené avec le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) a été réalisé entre le 9 et le 15 avril.

Selon une autre enquête dévoilée vendredi par le Centre de recherches conjoncturelles (KOF) de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich, les entreprises suisses se préparent à une crise économique sévère. Un nombre croissant d’entre elles se montre pessimiste quant à l’évolution de la marche des affaires dans les mois à venir.

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