Economiesuisse anticipe une évolution favorable de l'économie

AWP

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La situation se présente toujours bien pour l’industrie exportatrice suisse. Celle-ci bénéficiera cette année d’une forte demande en Europe.

Economiesuisse anticipe plus que jamais une évolution favorable de l’économie helvétique cette année. Malgré quelques signes de ralentissement, reflets d’incertitudes accrues, la fédération des entreprises suisses révise en légère hausse son attente de croissance pour 2018, à 2,3%, contre 2,2% jusqu’alors. L’an prochain, le produit intérieur brut (PIB) devrait progresser de 1,7%.

Malgré la multiplication des signes d’un léger ralentissement de la croissance, les exportations poursuivent leur progression, explique mercredi la faîtière des entreprises helvétiques. Au rang des risques pesant sur l’évolution conjoncturelle, economiesuisse mentionne plusieurs facteurs d’incertitudes, dont la résurgence de la crise européenne de l’endettement, la menace d’une guerre commerciale et les conséquences incertaines d’un potentiel abandon par la Banque nationale suisse (BNS) de sa politique monétaire ultra-expansive.

Malgré des incertitudes croissantes, la situation se présente toujours bien pour l’industrie exportatrice suisse. Celle-ci bénéficiera cette année et, dans une moindre mesure l’an prochain, d’une forte demande en Europe, son principal débouché. L’observation vaut aussi pour les marchés extra-européens, les Etats-Unis, la Chine et l’Inde devant demeurer les principaux contributeurs à la croissance de l’économie mondiale.

Ce contexte de reprise bénéficie principalement à l’industrie des métaux, des équipements électroniques et des machines (MEM) ainsi qu’à l’horlogerie. La production textile traverse également un cycle favorable. Moins cyclique, l’industrie chimique et pharmaceutique poursuit quant à elle sa marche en avant. Enfin, l’hôtellerie, la restauration et les services financiers tirent profit de l’évolution favorable des revenus à l’étranger.

Imprévisibilités italiennes et américaines

Sur le Vieux continent, le lobby patronal constate même un véritable boom conjoncturel en Allemagne, premier marché d’exportation de la Suisse, et aux Pays-Bas. Les feux s’affichent également au vert du côté de la France, de l’Autriche et de l’Espagne. Même la Grèce et le Portugal devraient enregistrer une croissance de 2,0% en 2018 et 2019.

Seule ombre au tableau: l’Italie, dont la croissance dépasse tout juste 1% et le taux de chômage reste élevé à près de 11%. Ainsi, avec son fort taux d’endettement public, la péninsule demeure vulnérable aux corrections du marché et surtout aux hausses de taux d’intérêt. Au Royaume-Uni, les incertitudes économiques liées au Brexit pèsent aussi sur les perspectives d’avenir.

Evoquant l’imprévisibilité politique italienne, laquelle a remis en selle le problème de l’endettement européen, economiesuisse la considère comme une «épée de Damoclès qui menace l’évolution positive actuelle». Une situation porteuse de risques pour l’économie suisse, celle-ci pouvant se traduire par une nouvelle appréciation du franc et un affaiblissement conjoncturel en Europe.

Economiesuisse anticipe aussi quelques surprises que pourrait réserver le président américain Donald Trump et à même de mettre les marchés à rude épreuve, après les taxes douanières introduites par les Etats-Unis sur l’acier et l’aluminium. Si l’association patronale écarte pour l’heure un vrai conflit commercial, cette évolution affaiblira vraisemblablement les impulsions de croissance encore fortes en provenance de l’étranger.

Marché intérieur solide

Les activités davantage orientées sur le marché intérieur, comme les assurances, les services aux entreprises et le commerce, poursuivent elles aussi leur croissance, tout comme le secteur de la santé. De plus, et contrairement aux dernières années, le commerce de détail et de gros ainsi que celui des véhicules retrouvent un certain élan.

Après un premier trimestre 2018 toujours solide, la construction devrait perdre en dynamique aux deuxième et troisième trimestres, tout en se maintenant à un niveau élevé. Enfin, la branche des télécommunications et le secteur de l’énergie connaîtront une évolution stable voire en léger repli.

Globalement bonnes, les affaires ne resteront pas sans impact en matière d’emplois. La situation favorable sur ce front devrait se traduire par la poursuite de la baisse du taux de chômage, lequel est attendu à 2,8% en moyenne annuelle. Un nouveau repli à 2,6% est anticipé pour l’an prochain.

Côté prix, la stabilité devrait rester de mise, en dépit d’une progression de 0,6% en 2019. Dès lors, la BNS ne devrait pas modifier sa politique monétaire, quand bien même l’actuelle vigueur économique justifierait un relèvement des taux d’intérêt. Un petit changement pourrait se dessiner en 2019 seulement.

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