Les entreprises sont enclines à répercuter «en totalité ou en partie» dans leurs prix de vente les surcoûts liés aux droits de douane de Donald Trump, selon un compte-rendu des débats des responsables de la Fed, publié mercredi.
Lors de leur dernière réunion de politique monétaire, les 6 et 7 mai, les responsables de la banque centrale des Etats-Unis avaient laissé leurs taux directeurs inchangés, le temps de voir comment l’économie américaine allait atterrir face aux soubresauts douaniers depuis le retour au pouvoir du républicain.
Selon le compte-rendu («minutes») de cette réunion, tous les participants ont jugé l’incertitude liée à la politique commerciale «inhabituellement élevée» et considéré qu’ils étaient dans le flou considérant «l’étendue, l’ampleur, la durée et la persistance des impacts économiques associés».
Depuis la réunion de mai, l’exécutif américain a annoncé un accord commercial avec Londres, amorcé une spectaculaire détente avec Pékin après que les droits de douane eurent atteint un niveau faramineux des deux côtés, mais aussi renouvelé ses menaces à l’égard de l’Union européenne.
Les responsables de la Fed s’attendent à un impact des droits de douane sur les prix, a minima à court terme.
Selon le compte-rendu de la dernière réunion, «nombre» d’entre eux «ont rapporté (...) que les entreprises se préparaient généralement à répercuter en totalité ou en partie aux consommateurs leurs surcoûts liés aux droits de douane».
«Plusieurs participants ont relevé que des entreprises pas directement affectées par les droits de douane pourraient en profiter pour augmenter leurs prix si d’autres prix augmentent», est-il également écrit.
Des facteurs peuvent toutefois atténuer l’impact sur l’inflation, des responsables de la Fed citant en exemples d’éventuelles baisses négociées de droits de douane, «une moindre tolérance aux hausses de prix chez les ménages» ou encore un «ralentissement de l’économie».
Certains banquiers centraux ont mis en avant que les petites entreprises pourraient être les «plus vulnérables» aux nouveaux droits de douane, «comme elles ont moins la capacité d’absorber des baisses de marge et de diversifier leurs approvisionnements».
Par ailleurs, alors que Donald Trump a promis de doper la production d’énergie nationale, des responsables de la Fed ont rapporté que leurs sources dans ce secteur considéraient que la croissance serait «limitée car les prix ont baissé près du niveau auquel il n’est plus profitable d’accroître les capacités de production», toujours selon le compte-rendu.