Croissance de la zone euro revue à la hausse

AWP

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L’UE table désormais sur une progression du PIB de 2,3% cette année et 2% l’an prochain.

La Commission européenne a rehaussé mercredi ses prévisions de croissance pour 2018 et 2019 dans la zone euro qui a enregistré l’an passé sa meilleure performance depuis dix ans.

L’exécutif européen table désormais sur une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 2,3% cette année et 2% l’an prochain. Le 9 novembre dernier, pour ses prévisions d’automne, il s’attendait à 2,1% pour 2018 et 1,9% en 2019.

«L’économie européenne a surpassé les attentes et sa croissance devrait rester soutenue l’année prochaine», a commenté le vice-président de la Commission européenne pour l’euro, Valdis Dombrovskis.

En 2017, la zone euro a enregistré sa plus forte croissance depuis dix ans, à +2,4% selon le chiffre annoncé mercredi par la Commission. Le 30 janvier, dans une première estimation, l’Office européen des statistiques, Eurostat, avait lui donné le chiffre de 2,5% pour 2017.

«L’économie européenne affiche une solide santé en ce début d’année 2018. La zone euro a retrouvé des taux de croissance qu’elle n’avait plus connus depuis la crise financière», a constaté le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici. En 2007, année précédant la crise financière, la croissance en zone euro avait atteint 3%, un niveau jamais retrouvé depuis lors.

APPEL AUX RÉFORMES

Pour M. Moscovici, cette vigueur de la croissance est un «moment propice aux réformes» qui «ne durera pas éternellement». «C’est maintenant qu’il faut prendre les décisions ambitieuses qui s’imposent pour renforcer l’Union économique et monétaire», a-t-il estimé.

Pour la France, l’exécutif européen a aussi nettement revu à la hausse ses anticipations de croissance pour 2017, 2018 et 2019, estimant que «la dynamique économique» récente resterait «forte dans un proche avenir».

Ces révisions à la hausse - 1,8% en 2017, 2% en 2018 et 1,8% en 2019 - constituent une bonne nouvelle pour Paris, car cette croissance plus élevée qu’attendu pourrait lui permettre de rester dans les clous européens en matière de déficit public.

BONNE NOUVELLE POUR PARIS

La France est avec l’Espagne le seul pays de la zone euro à être encore dans le collimateur de l’exécutif européen pour ne pas respecter les règles.

En novembre, la Commission tablait sur une croissance française de 1,6% en 2017, 1,7% en 2018 et 1,6% en 2019. Le chiffre de 2018 est le meilleur que pourrait enregistrer la France depuis 2011 où elle avait atteint 2,1%.

Pour la Grande-Bretagne, qui s’apprête à quitter l’Union européenne le 29 mars 2019, la Commission européenne a également revu à la hausse une partie de ses chiffres. Pour 2018, elle anticipe une croissance de 1,4%, après 1,8% en 2017. Le 9 novembre dernier, elle tablait sur 1,3% en 2018 et 1,5% en 2017.

Pour 2019, année du Brexit, l’exécutif européen a laissé inchangées ses prévisions: +1,1%. Il explique toutefois qu’il s’agit «d’une hypothèse purement technique».

INFLATION MODÉRÉE

«Les négociations relatives aux conditions de retrait du Royaume-Uni de l’UE n’étant pas encore achevées, les prévisions de la Commission pour l’année 2019 reposent sur l’hypothèse d’un maintien du statu quo en ce qui concerne les relations commerciales entre les 27 pays de l’UE et la Grande-Bretagne», écrit-il.

Pour les 27 pays de l’Union (donc en excluant déjà le Royaume-Uni), la Commission européenne a revu à la hausse ses prévisions par rapport à celles de novembre: +2,5% en 2018 et +2,1% en 2019. Elle tablait auparavant sur respectivement 2,2% et 2%. En 2017, l’économie des 27 de l’UE a crû de 2,6%, selon la Commission. En novembre, elle tablait sur légèrement moins (2,4%).

L’inflation devrait rester modérée en zone euro: +1,5% en 2018, +1,6% en 2019, après +1,5% en 2017. Des chiffres qui diffèrent peu de ceux de novembre: +1,4% en 2018, +1,6% en 2019, après 1,5% en 2017.