Coronavirus: deux tiers des Suisses favorables au traçage par smartphone

Communiqué, Deloitte

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Le coronavirus semble rendre les gens plus ouverts aux technologies numériques et aux nouvelles approches, selon une enquête de Deloitte.

L'utilisation d'applications pour smartphones pour lutter contre le coronavirus est en cours de discussion. Grâce aux données de mouvement enregistrées, les personnes peuvent être averties si elles ont été à proximité d'une personne infectée pendant une longue période. Un peu moins des deux tiers (64%) des personnes résidant en Suisse et en âge de travailler sont favorables au traçage des individus, et 60% d'entre elles mettraient également à disposition leurs propres données de mouvement pour le traçage des chaînes d'infection via smartphone. Le coronavirus semble rendre les gens plus ouverts aux technologies numériques et aux nouvelles approches.

En Suisse, les gens sont généralement très sceptiques dès qu’il s’agit d’atteinte à la vie privée. Le pays a une longue tradition de liberté et beaucoup se souviennent encore de la surveillance des citoyens pendant la guerre froide. «L'apparition du coronavirus semble rapidement atténuer le scepticisme de nombreuses personnes en Suisse quant à l'utilisation généralisée des technologies numériques dans le secteur de la santé», commente Michael Grampp, économiste en chef de la société de conseil Deloitte, à propos des résultats de l'enquête menée à Pâques auprès de 1’500 personnes vivant en Suisse.

Seul un petit nombre d'entre elles s'y opposent strictement

64% des personnes interrogées ont une attitude positive à l'égard du «contact tracing», 30% le soutiennent sans réserve, et 34% y sont plutôt favorables. Parmi les 36% de répondants sceptiques, seule une petite partie (14% de toutes les personnes interrogées) rejette catégoriquement l'enregistrement anonymisé des données de mouvement pour lutter contre le COVID-19. 22% des 1500 personnes interrogées la rejettent plutôt.

Les personnes de moins de 30 ans, les «digital natives», sont légèrement plus nombreuses (68%) à approuver l'utilisation d'une application pour smartphone permettant d'enregistrer les données de mouvement. Le taux d'approbation est également supérieur à la moyenne parmi les personnes travaillant dans le secteur des technologies de l’information ou des télécommunications (78%). «Les résultats de notre enquête suggèrent qu'une familiarisation plus intensive avec les technologies numériques semble permettre de supprimer les réticences», a poursuivi M. Grampp.

Grande disposition

Selon M. Grampp, il est également particulièrement décisif qu'une grande partie de la population suisse soutienne l'utilisation d'une telle application, mais aussi que la plupart y contribue d’elle-même. «C'est un signe qu'en période de crise, la population s'ouvre fondamentalement à ces technologies», explique M. Grampp. En outre, il n'existe guère de lien pertinent entre les réponses et la région du répondant, ni même de rapport avec le fait qu’il habite en ville ou à la campagne.

M. Grampp est convaincu que «l'utilisation d'applications pour smartphone permettant de retracer les chaînes d'infection pourrait contribuer à contrer efficacement la nouvelle propagation du virus et à ce que la vie économique et sociale en Suisse revienne à la normale plus rapidement».

Protection de la vie privée au centre des préoccupations

Une telle application ne stockerait que la rencontre des personnes, les infections ultérieures seraient signalées et l'application tirerait alors la sonnette d'alarme. Selon les analyses publiées ces dernières semaines, cela est possible sans la divulgation du nom des personnes et sans stockage central des données personnelles.

«Il est important qu'en cas de telles mesures, la vie privée de la population soit protégée contre les ingérences illégales», explique Adam Stanford, responsable du Conseil chez Deloitte Suisse. La technologie Bluetooth qui est déjà bien établie et les technologies de cryptage éprouvées revêtent ici une importance capitale. «La protection de la vie privée doit être une priorité absolue dans le développement et l'utilisation d'une application de traçage des infections. La divulgation du code source d'une telle application serait également judicieuse», selon M. Stanford.

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