COP26: la Suisse tancée sur les énergies renouvelables dans un rapport

AWP

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L'expert du climat à Greenpeace Suisse, Georg Klingler, dénonce le manque d’ambitions climatiques dans le pays mais également la recherche de plus en plus de compensations d’émissions de gaz à effet de serre à l’étranger.

La Suisse perd un rang dans l’Indice sur la performance climatique établi par des ONG. Tancée sur les énergies renouvelables et la politique climatique, elle est 15e dans cette évaluation publiée mardi à la COP26 à Glasgow, alors que les Nordiques sont les meilleurs.

Pour autant, la Suisse reste parmi les Etats menant une «haute» lutte contre le réchauffement climatique, disent Germanwatch, le NewClimate Institute et le Réseau d’action contre le climat. Elle arrive dans les faits au 12e rang, étant donné que les trois premières places ne sont pas attribuées parce qu’aucun pays n’a lancé encore de dispositif suffisant pour limiter un réchauffement à 1,5°C d’ici 2100.

Une situation «effrayante», affirme un expert du climat à Greenpeace Suisse, Georg Klingler, qui ajoute que les Suisses ne peuvent eux «pas être fiers». Il dénonce le manque d’ambitions climatiques dans le pays mais également la recherche de plus en plus de compensations d’émissions de gaz à effet de serre à l’étranger. Or, au total, les discussions parlementaires à Berne souhaitent limiter à 25% au maximum cette possibilité.

Greenpeace Suisse demande au pays de «prendre ses responsabilités» en attribuant davantage d’importance à la lutte pour le climat. Et en soutenant les pays en développement qui en ont besoin pour l’adaptation au changement climatique, notamment en étendant son financement.

Objectifs trop bas pour 2030

Le rapport déplore de son côté que la Suisse fasse partie de neuf pays qui n’ont pas augmenté leurs ambitions avant la COP26. En tenant compte des différentes composantes, le pays est dans les 15 meilleurs pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Et dans les 20 meilleurs pour l’utilisation énergétique, selon cet indice qui porte sur 60 pays et l’UE, rassemblant plus de 90% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

En revanche, la Suisse est «moyenne» sur les énergies renouvelables, où elle figure après le 20e rang. En cause, des objectifs trop bas d’ici 2030 sur cette question pour garantir une limitation du réchauffement climatique à moins de 2°C d’ici 2100.

Efforts nationaux insuffisants

Pire encore, elle ne figure pas dans les 35 premiers pour la politique climatique, pour laquelle ses efforts nationaux sont considérés comme insuffisants. Elle a reculé en un an d’une trentaine de rangs après l’échec de la loi CO2 pour figurer au-delà de la 50e place.

«La contribution de la Suisse à la préservation d’un climat stable est actuellement quasiment inexistante», s’énerve l’expert climat du WWF Suisse Patrick Hofstetter. Celle-ci ne se conforme pas à ses obligations internationales, ajoute-t-il également. Il faut un changement, notamment avec la révision de la loi sur l’énergie pour augmenter massivement le recours aux ressources renouvelables, ajoute l’ONG.

Dans l’indice, le Danemark, la Suède et la Norvège, salués sur les énergies renouvelables, arrivent devant, de la 4e à la 6e place. A l’inverse, l’Iran, l’Arabie saoudite et le Kazakhstan sont les moins bien évalués.

Parmi les pays du G20 et principaux émetteurs, la Chine recule mais fait toujours mieux que les Etats-Unis, qui avancent de six rangs après l’arrivée du président Joe Biden. Pékin arrive 37e, alors que Washington figure parmi les dix moins bons. Il faudra voir désormais si la volonté politique américaine se reflète dans les prochaines années sur la réduction des émissions et sur les énergies renouvelables, ajoutent encore les ONG.

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