Commerce: le gouverneur de la BdF critique les accords des USA avec le Royaume-Uni et la Chine

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François Villeroy de Galhau estime que ces accords comportent «encore trop de tarifs pénalisants et surtout toujours autant de flou et d’imprévisibilité qui provoquent l’attentisme».

Les accords conclus par Washington avec Londres et Pékin, dans la foulée de la guerre commerciale américaine, ne sont «pas de bons accords», car ils maintiennent des droits douaniers «pénalisants» et de l’«imprévisibilité», a estimé mercredi le gouverneur de la Banque de France.

Concernant «les ‘accords’ annoncés ces derniers jours avec la Grande-Bretagne puis la Chine (...) ce ne sont pas de bons accords», a déclaré François Villeroy de Galhau, entendu par la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale.

Il a estimé que ces accords comportaient «encore trop de tarifs pénalisants - dont le ‘socle’ sans précédent de 10%, on n’en a peut-être pas assez souligné, dans l’accord anglais, le caractère quand même très élevé - et surtout toujours autant de flou et d’imprévisibilité qui provoquent l’attentisme», a-t-il ajouté.

Le 2 avril, le président américain Donald Trump avait imposé au monde entier des droits de douane massifs sur les biens importés par les Etats-Unis, dont une taxe plancher de 10%, avant de faire en grande partie marche arrière devant le bouleversement de l’ordre économique international. Des discussions ont été engagées avec plusieurs pays ainsi que l’Union européenne.

«Il y a à la fois un choc protectionniste et un choc d’imprévisibilité dans les politiques américaines» et «le second est au moins aussi préjudiciable que le premier», a souligné le gouverneur de la Banque de France.

«L’Europe a tout intérêt à nouer des alliances commerciales avec un maximum d’autres partenaires, de l’Amérique latine (dont le Mercosur) à l’Asie, dès lors que ces accords sont équilibrés», a-t-il ajouté.

Le 8 mai, Donald Trump avait annoncé un accord commercial, «historique» selon lui, avec le Royaume-Uni. Il avait évoqué un compromis à la portée «maximale», tout en précisant que la taxe plancher de 10% resterait en place.

Selon Londres, cet accord prévoit d’abaisser à 10% la surtaxe de 25% sur les voitures britanniques pour un quota annuel de 100.000 voitures tandis que les droits de douane sur l’acier et l’aluminium sont «ramenés à zéro».

Par ailleurs, Washington et Pékin avaient annoncé lundi la réduction drastique de ces droits de douane punitifs, à la suite de discussions tenues durant le weekend en Suisse. Ces baisses sont entrées en vigueur mercredi.

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