Céréales ukrainiennes: les cours mondiaux en hausse sur fond d’incertitudes

AWP

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Après l’ouverture de la Bourse de Chicago, le prix du blé bondissait de 6,39% à 8,82 dollars le boisseau. Sur Euronext, il augmentait aussi de 3,7%, à 350 euros la tonne.

Les cours des céréales étaient en hausse lundi après que la Russie a annoncé samedi suspendre l’accord sur les exportations de céréales des ports ukrainiens en raison d’une attaque de drones sur ses navires en Crimée annexée.

Après l’ouverture de la Bourse de Chicago, le cours du blé bondissait de 6,39% à 8,82 dollars le boisseau vers 16h00 HEC dans les échanges électroniques, tandis que le maïs prenait 1,95%, à 6,94 dollars le boisseau.

Sur Euronext, les prix du blé augmentaient aussi de 3,7%, à 350 euros la tonne.

«Le marché n’aime pas l’incertitude, le risque, et cette annonce en remet une grosse couche, donc il devrait intégrer une prime de risque en attendant d’y voir plus clair», a estimé auprès de l’AFP Sébastien Poncelet, du cabinet Agritel.

«Nous avons une origine +mer Noire+ qui va devenir de plus en plus difficile et délicate à mobiliser, et ça, les marchés n’aiment pas. Quand il y a de l’incertitude géopolitique, et assurancielle, et logistique, plus climatique éventuellement, évidemment vous avez des prix qui sont extrêmement nerveux», a expliqué de son côté Sébastien Abis, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).

«Il est encore un peu tôt pour mesurer toutes les conséquences d’autant plus que ces tensions ne vont pas inciter les vendeurs à alimenter le marché», a noté pour sa part Edward de Saint-Denis, de la société de courtage Plantureux et Associés.

L’accord céréalier, conclu en juillet sous égide de l’ONU et de la Turquie, avait permis l’exportation de plusieurs millions de tonnes de céréales coincées dans les ports ukrainiens depuis le début du conflit le 24 février.

Douze cargos doivent quitter dans la journée les ports d’Ukraine et quatre autres --dont l’un, sous pavillon turc, a déjà pris la mer-- se diriger vers eux, a indiqué le Centre de coordination conjointe (JCC), chargé de superviser l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes via la mer Noire.

Mais d’après M. Poncelet, cela ne signifie pas que le trafic maritime va se poursuivre pour autant. «Il faut le temps d’y voir plus clair: est-ce que les bateaux passent en force? Lorsqu’ils sont chargés peut-être qu’ils partent quand même, mais est-ce que les opérateurs vont en charger de nouveaux?».

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré dimanche que l’attitude de la Russie risquait de renchérir le coût de la nourriture en Afrique de l’Ouest et en Asie de l’Est, voire de créer des pénuries, mais pour M. Poncelet, «tout va dépendre de la capacité de la Russie à exporter».

Moscou a dit être prêt à remplacer les exportations ukrainiennes avec les siennes pour les pays pauvres et a offert de leur donner gratuitement 500.000 tonnes de céréales dans les prochains mois.

Selon M. Abis, outre l’incertitude dans cette région, d’autres pays exportateurs pourraient ne pas pouvoir fournir les quantités attendues. «Nous avons ces derniers jours des nouvelles qui ne sont pas très rassurantes sur l’état des récoltes en Argentine (...) également en Australie beaucoup de pluie ces dernières semaines».

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