Banque du Japon: prévisions macroéconomiques abaissées pour 2021/22

AWP

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La BoJ s’attend désormais à une croissance du PIB nippon de 3,4% en 2021/22, contre une estimation de 3,8% en juillet.

La Banque du Japon a abaissé jeudi ses prévisions macroéconomiques pour le pays sur l’exercice en cours 2021/22, qui s’achèvera le 31 mars, tout en maintenant sa politique monétaire ultra-accommodante, trois jours avant les élections législatives dans le pays.

La BoJ s’attend désormais à une croissance du PIB nippon de 3,4% (valeur médiane) en 2021/22, contre une estimation de 3,8% en juillet, du fait de l’impact persistant de la pandémie sur la consommation dans les services et sur l’industrie, qui souffre des pénuries mondiales de semi-conducteurs et autres composants.

Cependant «avec la baisse graduelle de l’impact du Covid-19, principalement grâce à la généralisation des vaccinations, l’économie devrait repartir, soutenue par la hausse de la demande extérieure, des conditions financières accommodantes et les mesures économiques du gouvernement», a souligné la BoJ dans un communiqué.

Arrivé au pouvoir début octobre, le nouveau Premier ministre japonais Fumio Kishida a promis un nouveau plan de relance budgétaire massif et souhaite combattre davantage les inégalités socio-économiques, mais les moyens pour y parvenir restent encore très vagues.

La BoJ a légèrement relevé sa prévision de croissance pour 2022/23, à +2,9% contre +2,7% auparavant. Elle n’a pas modifié sa perspective pour 2023/24, à +1,3%.

Au niveau de l’inflation, qui ne décolle pas au Japon contrairement à de nombreux autres pays, la BoJ prévoit désormais une inflation nulle en 2021/22 (hors produits frais), contre une précédente prévision à +0,6%.

Cet abaissement peut paraître paradoxal à première vue face à la flambée mondiale des prix de l’énergie. Tirés par ce facteur, les prix à la consommation au Japon ont d’ailleurs légèrement progressé en septembre (+0,1% sur un an), une première en 18 mois, selon des données publiées vendredi dernier.

Statu quo monétaire durable

Cette révision à la baisse est surtout liée à une nouvelle méthode de calcul de l’inflation au Japon depuis cet été, qui a renforcé le poids des baisses de tarifs dans la téléphonie mobile, introduite cette année sous la pression du gouvernement.

Les prix à la consommation au Japon devraient augmenter «graduellement» à mesure que le pays retrouve le chemin d’une croissance plus ferme, selon la BoJ.

Elle a par conséquent maintenu telle quelle sa prévision d’inflation pour 2022/23, à +0,9%, tout comme son pronostic pour 2023/24 (+1%).

L’impact de la hausse des coûts des matières premières sur l’inflation au Japon devrait être «limité et transitoire», selon une note d’Oxford Economics. Car les entreprises locales rechignent à augmenter leurs prix finaux alors que la demande est déjà limitée dans ce pays marqué par un fort déclin démographique.

Face à la reprise économique encore fragile et au contexte inflationniste local très timoré, toujours très loin de son objectif d’une inflation de 2%, la BoJ a conservé jeudi le taux directeur négatif (-0,1%) qu’elle applique sur les dépôts des banques auprès d’elle.

Elle compte aussi poursuivre ses rachats illimités d’obligations publiques japonaises, pour maintenir leur rendement à dix ans autour de 0%.

Cette politique monétaire ultra-accommodante devrait durer encore longtemps, d’autant que M. Kishida n’a pas l’intention de la remettre en cause, a rappelé Oxford Economics.

M. Kishida et sa formation politique, le Parti libéral-démocrate (PLD, droite conservatrice) font face à des élections législatives dimanche. Le PLD devrait remporter le scrutin tout en perdant quelques sièges, selon les sondages.

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