Atos: le patron attendu sur sa vision stratégique

AWP

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Après avoir promis à sa prise de fonction d’ouvrir un «nouveau chapitre» pour le groupe, en difficulté financière depuis plusieurs années, Philippe Salle devrait entériner l’abandon du plan de séparation du groupe en deux entités.

Arrivé à la tête de l’ex-fleuron de l’informatique Atos en février, le directeur général Philippe Salle présente mercredi son plan stratégique pour le groupe, une prise de parole très attendue au sein d’une entreprise qui a finalisé en décembre une restructuration financière.

Après avoir promis à sa prise de fonction d’ouvrir un «nouveau chapitre» pour le groupe, en difficulté financière depuis plusieurs années, le dirigeant devrait entériner l’abandon du plan de séparation du groupe en deux entités.

«Il n’y a plus de projet de scission», avait déclaré fin avril M. Salle devant une commission d’enquête sénatoriale consacrée aux aides publiques accordées aux grandes entreprises.

La prise de parole du nouveau dirigeant est très attendue, par les investisseurs et les salariés du groupe.

Le PDG, qui ne s’est pas montré tendre vis-à-vis de la gouvernance passée, en parlant de questionnements sur la «pertinence de sa stratégie» et sa «discipline financière», s’exprimera pour la première fois sur sa vision à long terme pour l’entreprise.

«Il a stabilisé la situation, il bénéficie plutôt d’un a priori favorable, je pense, sur le marché (...). On va voir s’il a une vraie feuille de route», commente auprès de l’AFP Lionel Melka, associé-gérant chez Swann Capital.

Réorganisation

Le dirigeant, qui a estimé que la scission en deux entités «n’était pas un bon projet», a donc écarté devant les sénateurs la poursuite de ce plan près de trois ans après son lancement.

Celui-ci était pensé pour aboutir à la séparation d’Atos entre d’une part Tech Foundations, regroupant les activités historiques d’infogérance, et de l’autre Eviden, qui comprend notamment la cybersécurité, le numérique et le «big data».

«En cassant le groupe en deux, on devient un acteur moyen de 5 milliards et je ne pense pas que ça ait beaucoup de sens», a-t-il détaillé, soulignant que les activités de Tech Foundations et Eviden étaient par ailleurs «assez complémentaires».

Le dirigeant a d’ores et déjà indiqué que l’organisation du groupe serait amenée à évoluer.

Les «trois grandes lignes d’activité (de l’entreprise) vont bien sûr changer avec les annonces» de mercredi, a ainsi expliqué Philippe Salle devant la commission sénatoriale.

Une réorganisation qui pourrait notamment être impactée par la vente de ses activités de supercalculateurs, alors que les négociations exclusives avec l’Etat pour la cession de ses activités stratégiques, entamées en novembre, doivent s’achever fin mai.

«Difficultés opérationnelles»

Mais le PDG devrait aussi s’exprimer sur la situation financière et les résultats de l’entreprise, qui a dévoilé en mars un chiffre d’affaires annuel plus faible que prévu, à 9,57 milliards d’euros.

Dans son récent passage devant les sénateurs, il a qualifié l’année 2025 de «point bas» en termes de résultats financiers, mais a estimé que le groupe pourrait renouer avec la croissance d’ici 2026.

Atos reste ralenti par un carnet de commandes diminué, alors que le groupe a notamment vu lui échapper l’énorme contrat des JO, dont il a été le pilier technologique pour les JO 2024 à Paris.

Dans une note publiée début mai, un analyste d’Oddo BHF pointait ainsi les «difficultés opérationnelles (...) majeures» auxquelles était confronté Atos, malgré la finalisation de son plan de restructuration financière en décembre.

A l’issue d’une période de redressement tourmentée, le groupe est parvenu à réduire sa dette colossale de 2,1 milliards d’euros.

Pour Lionel Melka, Atos souffre toujours d’un «vrai problème de productivité». Face à des concurrents moins chers, «ils auront toujours des problèmes pour conquérir des nouveaux contrats».

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