Adecco: la croissance organique accélère

AWP

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Les principaux indicateurs de rentabilité du groupe du CEO Alain Dehaze sont toutefois sous les attentes au quatrième trimestre.

Le spécialiste du travail temporaire Adecco a profité d’une activité florissante en 2017, enregistrant une solide croissance organique ajustée, qui s’est même accélérée au quatrième trimestre. Le dividende sera revu à la hausse et un programme de rachat d’action sera lancé, a indiqué jeudi le leader mondial du secteur. Si le bénéfice net a été propulsé par des effets non récurrents, la plupart des indicateurs de rentabilité ont déçu au quatrième trimestre, s’accordent à dire les analystes.

La direction s’est déclarée très satisfaite de l’accélération de la croissance organique au quatrième trimestre. «Presque tous les marchés et régions se sont développés de manière positive», a souligné le directeur général (CEO) Alain Dehaze à AWP.

Le groupe a profité d’une solide performance en France, en Italie, dans la péninsule ibérique ainsi que dans le Benelux et les pays nordiques. La répartition des activités et les prix ont toutefois pesé sur la marge du bénéfice brut, mais le contrôle des coûts a permis de limiter ces effets.

La croissance organique a atteint 6% sur l’ensemble de l’année, avec un chiffre d’affaires de 23,66 milliards d'euros. La progression s’est accéléré au quatrième trimestre, avec un bond de 7% pour atteindre 6,06 milliards d'euros. Les mouvements sur le marché des devises ont eu un impact négatif à hauteur de 3%.

Le conseil d’administration proposera le versement d’un dividende de 2,50 francs, en hausse de 4% par rapport à 2016. Un programme de rachat d’actions de 150 millions d'euros est également prévu.

QUELQUES DÉCEPTIONS SUR LA RENTABILITÉ

En 2017, le bénéfice net attribuable aux actionnaires a progressé de 9% à 788 millions d'euros. Sur le seul quatrième trimestre, il a bondi de 38% à 297 millions, porté par la réévaluation de taxes différées en France et aux Etats-Unis. Les réformes fiscales dans ces pays ont conduit à réévaluer le taux d’imposition à 23%, contre 28% pour l’ensemble de l’année.

Le résultat avant intérêts, impôts et amortissements (Ebita) a progressé de 5% à 1,15 milliard d'euros en 2017. La marge afférente s’est inscrite à 4,9%, contre 4,8% un an plus tôt. Sur le seul quatrième trimestre, l’Ebita a par contre reculé, entravé par des investissements stratégiques, à 274 millions (-6%).

Le bénéfice brut a progressé de près 2%, ou 4% en termes organiques et ajustés, à 4,35 milliards d'euros sur l’année 2017. Non ajusté, il est toutefois en repli sur le dernier partiel, à 1,09 (-2%), la marge chutant de 90 points de base à 17,9%. Les jours ouvrables ont eu un impact négatif et la concurrence a fait pression sur les prix, détaille le communiqué.

«La rentabilité sous-jacente est restée similaire au quatrième trimestre, nous n’envisageons pas de pression supplémentaire sur les prix», a précisé le CEO.

Pour le quatrième trimestre 2017, les analystes tablaient sur un bénéfice net inférieur à 204 millions d'euros, tandis que l’Ebitda était attendu plus élevé à 307 millions. Adecco a fait mieux qu’espéré sur le chiffre d’affaires, qui était attendu à 6,0 milliards d'euros. Pour le dividende, le consensus s’était accordé avec justesse sur 2,50 francs par action.

Adecco ne fournit pas de prévision pour l’année en cours. Toutefois, le groupe indique qu’en janvier et en février, la croissance des revenus s’est inscrite à 5%. La marge bénéficiaire brute devrait être influencée négativement par les jours fériés au premier trimestre (-30 points de base). «Le début de cette année est marqué du même solide élan qu’en fin d’année dernière», a assuré le directeur.

L’acquisition de la plateforme en ligne Vettery devrait soutenir la croissance. Sur ce marché gigantesque, le groupe ne détient qu’une part de marché de 1% pour le moment.

Le directeur financier (CFO) Hans Ploos van Amstel a mis en avant les objectifs d’économies présentés l’automne dernier. D’ici 2020, les coûts d’administration et commerciaux devraient être réduit de 250 millions d'euros, dont environ 50 millions cette année.

Vontobel estime de son côté que la situation économique générale reste favorable pour Adecco dans la plupart des régions. Il n’y a aucun signe d’accélération sous-jacente et la marge brute semble subir des freins continus, contre-argumente Deutsche Bank. Les résultats 2017 sont solides mais pas extraordinaires, résume Baader Helvea dans son commentaire.

A la Bourse suisse, la nominative Adecco a été lourdement sanctionnée par les investisseurs, dégringolant de 8,2% à 69,98 francs, dans un SMI en repli de 1,28%.