Wall Street de nouveau en baisse, échaudée par l’inflation persistante

AWP

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Le Nasdaq est nettement touché, clôturant sur un décrochage de plus de 3%, tandis que le Dow Jones termine sur un recul de 1,02%.

La Bourse de New York a de nouveau chuté mercredi, mal à l’aise face à un indicateur d’inflation plus élevé que prévu, qui ouvre la porte à un durcissement encore plus marqué de la politique monétaire américaine.

Le Dow Jones a lâché 1,02% et l’indice élargi S&P 500 1,65%, mais c’est surtout l’indice Nasdaq qui a été chahuté, cédant 3,18%.

Depuis son pic de fin novembre, le baromètre des valeurs technologiques a fondu de quasiment 30%.

Toute la séance aura été marquée par la publication, avant l’ouverture de Wall Street, de l’indice des prix à la consommation CPI, qui est ressorti à 8,3% en avril, soit moins que les 8,5% de mars mais davantage que les 8,1% attendus par les économistes.

Pendant la première moitié de la journée, les indices ont fait les montagnes russes, marquant l’opposition de deux visions de l’indicateur.

D’un côté, une lecture positive. Cliff Hodge, de Cornerstone Wealth concluant que «mars aura été un pic» pour l’inflation, qui a amorcé «une légère décélération».

«Les craintes de récession sont exagérées», a poursuivi l’analyste, pour qui «le consommateur reste solide et continue à dépenser».

L’autre partie des opérateurs a vu dans cette publication un signal alarmant.

«L’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) a atteint son rythme le plus rapide depuis janvier», a réagi Charlie Ripley, d’Allianz Investment Management, pour qui cela «rend le travail» de la banque centrale américaine (Fed) «plus délicat».

«Cette inflation persistante va pousser la Fed à (remonter les taux) de façon plus agressive», a anticipé Will Compernolle, de FHN Financial.

«Cela pourrait même amener des (membres de la Fed) à plaider pour une hausse de 0,75 point de pourcentage en juin», dit-il, une perspective qui avait pourtant été écartée par le président de l’institution, Jerome Powell, la semaine dernière.

«Plus l’inflation perdure, plus vous êtes prêts à endurer pour qu’elle baisse», a commenté Keith Buchanan, de Globalt. «C’est ce qui provoque cette réaction du marché.»

Autre illustration d’une place new-yorkaise tourneboulée, le marché obligataire a été secoué par des mouvements brutaux toute la séance.

Le rendement des emprunts d’État américains à 10 ans a ainsi décollé de 2,90% à 3,07%, avant de se détendre quasiment jusqu’à son niveau de début de journée, à 2,92%.

Régulièrement pris pour cible depuis six mois, le Nasdaq a de nouveau trinqué, plombé par le spectre d’un tour de vis monétaire à la vigueur inédite depuis plus de 40 ans.

Les poids lourds de la tech ont connu l’une de leurs pires journées de l’année, Apple cédant 5,18%, Microsoft 3,32%, Tesla 8,25% et Meta (ex-Facebook) 4,51%.

En une semaine, Tesla a vu sa capitalisation fondre de près de 23%.

Quant au Dow Jones, il est parvenu à limiter ses pertes grâce aux valeurs dites défensives, notamment le secteur industriel, à l’image de Caterpillar (+1,09%), Chevron (+1,48%), Merck (+1,57%) ou Dow (+1,49%).

Ailleurs à la cote, la plateforme d’échanges de cryptomonnaies Coinbase a dégringolé (-26,44% à 53,72 dollars), après la publication, mardi après Bourse, de résultats inférieurs aux attentes.

Au diapason de la débandade des cryptomonnaies, le groupe a vu le nombre d’utilisateurs mensuels et les volumes de transaction chuter par rapport au quatrième trimestre.

Tout le secteur a été pris dans la tourmente, de la plateforme boursière Robinhood (-12,08%) au fonds indexé ProShares Bitcoin Strategy ETF (-6,48%).

Lancé en fanfare en octobre dernier, le premier produit de placement du genre aux États-Unis a perdu depuis plus de la moitié de sa valeur.

Au-delà, les sociétés financières de la nouvelle économie, tels le spécialiste des paiements Block (ex-Square, -15,61%) ou celui du paiement à crédit en ligne Affirm (-19,57%), ont aussi souffert.

Electronic Arts a progressé nettement (-7,97% à 120,49 dollars) malgré l’annonce de la fin de son partenariat historique avec Fifa sur le jeu du même nom, ainsi que des résultats trimestriels inférieurs aux attentes.

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