Tokyo chute de 3,01% en clôture, la conjoncture mondiale inquiète

AWP

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Le Nikkei a perdu 650,23 points à 20.977,11 points, pour tomber au plus bas depuis début février. L’indice Topix a de son côté cédé 2,45%.

L’indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a fini la séance de lundi sur une chute de 3,01%, après une dégringolade des valeurs vendredi à Wall Street et une remontée du yen, les investisseurs s’inquiétant du ralentissement économique mondial.

A la fin des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a perdu 650,23 points à 20.977,11 points, pour tomber au plus bas depuis début février.

L’indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a de son côté cédé 2,45% (-39,70 points) à 1.577,41 points.

«Une série de données économiques en Europe a déprimé le marché» vendredi, ont signalé les analystes de Wells Fargo.

Parmi ces nouvelles, la progression de l’activité privée dans la zone euro a ralenti en mars et l’indice allemand qui mesure la croissance du secteur manufacturier s’est affiché à un niveau très décevant.

Vendredi à Wall Street, les trois indices clefs (Dow Jones, S&P 500 et Nasdaq) avaient connu leur pire séance depuis le 3 janvier.

«Les inquiétudes liées à l’économie mondiale sont de retour», avait alors commenté Alan Skrainka, de Cornerstone Wealth Management.

En outre, la décision prise la semaine dernière par la Réserve fédérale américaine (Fed) de geler les hausses de taux cette année a certes suscité dans un premier temps une réaction plutôt positive des marchés, mais elle «alarme aussi les investisseurs car elle suggère que l’économie mondiale se dégrade», a expliqué lundi pour l’AFP Masayuki Kubota, de Rakuten Securities.

Recul général

Cette orientation de la Fed tend par ailleurs à faire baisser le dollar face au yen. Le billet vert refluait ainsi à 109,90 yens, contre 110,80 yens vendredi à la fermeture de la place tokyoïte, et l’euro descendait à 124,21 yens, contre 126,06 yens.

Selon M. Kubota, l’indice Nikkei «pourrait tomber sous 20.000 points si le yen montait encore».

Un tel recul des principales devises face à la monnaie nippone risque de rendre caduques les prévisions financières de grandes entreprises exportatrices japonaises qui ont parié sur des cours plus favorables, ce qui a poussé des actionnaires à se débarrasser de leurs actions.

La quasi-intégralité des 225 composantes du Nikkei ont baissé et les très rares qui ont augmenté n’ont pas gagné plus de 0,75%.

Le fleuron de l’électronique Sony, dont la grande majorité des recettes proviennent de l’étranger, a lâché ainsi 1,67% à 4.630 yens, et Panasonic 1,87% à 940,1 yens.

Bien que totalisant 80% de ses revenus hors du Japon, Nintendo a en revanche plutôt bien résisté, n’abandonnant que 0,81% à 30.450 yens. Des informations de presse indiquent que l’entreprise devrait proposer cet été deux nouvelles versions de sa console semi-fixe/semi-portable Switch. Un responsable de la firme avait indiqué il y a quelques semaines que la maison mère de Mario planchait sur une nouvelle Switch, deux ans après la commercialisation de la première.

Dans l’automobile, secteur aussi très sensible à la conjoncture internationale et aux changes, Toyota a dévissé de 2,11% à 6.610 yens, Nissan de 1,24% à 945,4 yens et Honda Motors de 2,99% à 2.962,5 yens.

Ont aussi été très pénalisées les entreprises dépendantes des marchés chinois et américain, comme le fabricant de robots industriels Yaskawa (-5,35% à 3.360 yens) ou les spécialistes des engins de chantier Komatsu (-3,83% à 18.800 yens) et Hitachi Construction Machinery (-5,18% à 2.873 yens).

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