Les marchés européens en ordre dispersé, lésés par des tensions sur les taux obligataires

AWP

2 minutes de lecture

Francfort clôture dans le vert à +0,23%, mais Paris lâche 0,47% et Londres 0,06%. A Zurich, le SMI cède 0,17%.

Les bourses mondiales évoluaient en ordre dispersé jeudi, freinées par des indicateurs macroéconomiques mitigés et un marché obligataire tendu à cause des commentaires de membres de la Banque centrale américaine ne laissant pas présager un changement de braquet sur les hausses des taux.

Les bourses européennes ont clôturé en ordre dispersé après avoir passé une journée orientées à la baisse. Francfort a terminé dans le vert à +0,23%, mais Paris a perdu 0,47% et Londres 0,06%. A Zurich, le SMI a cédé 0,17%.

A New York, la Bourse, dans le rouge, s’inquiétait de résultats d’entreprises mitigés dans la distribution et de nouveaux commentaires de membres de la Fed qui faisaient remonter les taux obligataires. Vers 17H05 GMT, le Dow Jones lâchait 0,04%, le Nasdaq 0,36% et l’indice élargi S&P 500 0,49%.

Le président de la Fed de Saint Louis (Missouri) a jeté un pavé dans la mare jeudi dans un discours doutant que les relèvements des taux d’intérêt jusqu’ici les aient menés dans «une zone suffisamment restrictive».

Mary Daly, de la Fed de San Francisco, a quant à elle averti qu’une hausse des taux au jour le jour d’un autre point entier de pourcentage sera sans doute nécessaire, alors qu’ils se situent actuellement entre 3,75% et 4%, excluant aussi clairement une pause dans les relèvements de taux pour l’instant.

«Autant de signaux indiquant que le pivot de la Fed pourrait attendre», a commenté Grégory Bailly, expert en investissements financiers de Milleis Banque.

Sur le marché obligataire, les rendements sur les bons du Trésor à 10 ans grimpaient à 3,76% à 17H00 GMT, contre 3,69% la veille, ce qui déprimait les actions.

L’actualité macroéconomique a été particulièrement riche et a rythmé les marchés: aux Etats-Unis, les constructions de logements neufs en octobre ont chuté de 4,2% et les dépôts de permis de construire sont aussi en recul de 2,4%. De quoi exclure une amélioration du marché dans l’immédiat, alors que la hausse des crédits immobiliers, dans le sillage de celle des taux de la Fed, effraie les acheteurs.

En Europe, la publication du budget britannique «dans un contexte où l’inflation est au plus haut depuis 1981» n’a pas aider à rassurer les investisseurs, estime Grégory Bailly.

Le Royaume-Uni est désormais entré «en récession» et son Produit intérieur brut (PIB) va baisser de 1,4% en 2023, a annoncé le ministre Britannique des Finances Jeremy Hunt, en même temps que 55 milliards de livres de baisses de dépenses et de hausses d’impôts.

Montagnes russes sur l’énergie

«Les actions les plus performantes ont été, de manière quelque peu contre-intuitive, SSE (+1,52%) et Centrica (+5,43%) à Londres, malgré l’annonce d’un prélèvement de 45% sur les +bénéfices excédentaires+ des producteurs d’énergie à faible émission de carbone à partir du 1er janvier, appliqué aux bénéfices dépassant 75 pence par MWh», a expliqué Michael Hewson.

A Paris cependant, TotalEnergies a perdu 1,39%, Engie 0,10%. A Milan, le géant italien des hydrocarbures Eni a reculé de 2,05% et à Madrid, mais Iberdrola a réussi à grapiller 0,10% à la clôture, après avoir été en baisse.

Alibaba s’allège de quelques milliards

L’action du géant chinois du e-commerce Alibaba s’envolait de 8,60% vers 16H50 GMT malgré l’annonce, attendue par les analystes, de plus de 3 milliards d’euros de pertes trimestrielles, sur fond de ralentissement économique en Chine et de durcissement réglementaire visant la tech.

Burberry sur le podium

Le groupe de luxe britannique Burberry a gagné 2% à la clôture de la place londonienne, après la publication de résultats en nette hausse pour son premier semestre décalé, grâce à la reprise post-pandémie en Europe et malgré les difficultés liées au Covid en Chine.

Dans le sillage des résultats du britannique, les valeurs françaises du luxe ont monté: Kering a gagné 0,45% et Hermès 0,76. LVMH en revanche a terminé en baisse de 0,26%.

Du côté des devises et du pétrole

Les prix du pétrole reculaient, dans la perspective d’un ralentissement de l’économie mondiale: le prix du baril de Brent de Mer du Nord pour livraison en janvier 2023 baissait de 2,92% à 90,15 dollars et celui de WTI américain pour livraison en décembre de 4,15% à 82,05 dollars vers 17H00 GMT.

La livre reculait de 0,90% face au dollar à 1,1809 dollar pour une livre vers 17H00 GMT.

L’euro se repliait de 0,55% face au dollar, à 1,0338 dollar.

Le bitcoin gagnait 0,73% à 16.656 dollars.

A lire aussi...