Les Bourses européennes ont évolué sans entrain lundi, victimes d’un manque d’actualité, qui n’a pas empêché Wall Street de rebondir après une première semaine d’août dans le rouge.

Les indices de Wall Street ont terminé en hausse de 1,16% pour le Dow Jones, de 0,90% pour le S&P 500 et de 0,61% pour le Nasdaq.

Les investisseurs attendent surtout le principal événement de la semaine qui sera la publication de l’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis pour juillet. 

En Europe, Paris a terminé à +0,06% et Francfort à -0,01%, tandis que Londres (-0,13%) et Milan (-0,14%) ont enregistré de toutes petites baisses.

L’actualité des marchés financiers se tarit avec la fin des publications de résultats d’entreprises et l’absence de réunion de banque centrale avant septembre. 

Sur le marché obligataire cependant, les taux d’intérêt obligataires à long terme progressent, notamment le rendement de l’emprunt de l’État allemand à 30 ans, qui a atteint 2,72% en séance, son plus haut niveau depuis 2014. 

Celui de la dette américaine à 10 ans montait à 4,09% vers 20H40 GMT, contre 4,03% à la clôture de vendredi. 

A l’inverse, les taux à court terme reculaient légèrement. L’écart entre taux courts et longs se réduit ainsi, signe que «le marché devient de plus en plus confiant sur la tendance macroéconomique et écarte de plus en plus le scénario d’une récession aux Etats-Unis», commente Frédéric Rozier, gestionnaire de portefeuille de Mirabaud France.

De plus, Michelle Bowman, l’une des gouverneurs de la banque centrale américaine (Fed), a déclaré s’attendre «à ce que des augmentations de taux supplémentaires soient probablement nécessaires pour ramener l’inflation à l’objectif de 2%» que cible la Fed.

«De nombreux traders sont focalisés sur la fin du resserrement» monétaire de la Réserve fédérale, et les déclarations de Mme Bowman ont «soutenu la thèse de taux qui resteraient plus hauts plus longtemps», commente Edward Moya, analyste d’Oanda. 

L’action d’Altice USA, cotée à New York, reculait de 3,99% après la présentation des résultats du groupe et la tenue d’une conférence dédiée aux analystes financiers au cours de laquelle le patron Patrick Drahi s’est dit «trahi et trompé par un petit groupe d’individus» concernant le scandale de corruption au Portugal. 

Lors de sa première prise de parole depuis le déclenchement de l’affaire, M. Drahi a aussi assuré que ce scandale n’aurait «aucun impact» sur les finances et les prévisions de sa branche Altice International. 

La banque italienne Monte dei Paschi di Siena (+9,17% à Milan) vise un profit de plus d’un milliard d’euros cette année, après avoir multiplié par douze son bénéfice net semestriel grâce à la hausse des taux d’intérêt.

L’énergéticien allemand Siemens Energy (-6,14% à Francfort) a réévalué lundi à 1,6 milliard d’euros le coût des charges dévoilées en juin, lié aux défaillances dans des composants d’éoliennes produits par sa filiale Gamesa, ce qui se traduit par une perte record de 3 milliards d’euros au troisième trimestre.

Paypal a été recherchée (+2,66%) après avoir annoncé le lancement de son propre «stablecoin», une cryptomonnaie dite stable parce qu’elle sera adossée au dollar et aux bons du Trésor américains à court terme. Ce jeton baptisé PYUSD pourra être utilisé pour acheter des produits ou être converti en d’autres monnaies.

Les cours du pétrole ont perdu un peu de terrain, la force du dollar effaçant la prime de risque géopolitique liée aux tensions croissantes entre la Russie et l’Ukraine en mer Noire.

Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, a cédé 1,04% à 85,34 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en septembre, a lâché 1,06% à 81,94 dollars, sous le seuil symbolique de 82 dollars. 

L’euro reculait de 0,04% face au dollar, à 1,1002 dollar pour un euro.

Le bitcoin grappillait 0,17% à 29.146 dollars.