La chronique des marchés de Vontobel au 20 juin

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

2 minutes de lecture

Nasdaq +0,42%, SPX +0,30%, Dow +0,15%, Russell +0,35%, SOX +0,08%, Eurostoxx +0,05, SMI -0,27%.

Wall-Street écoute, digère (rapidement) et apprécie. Les principaux indices américains clôturent en hausse dans, disons-le, de faibles volumes pour une soirée «Fed».

La Réserve fédérale, qui maintient ses taux directeurs inchangés tout en ouvrant la voie à de possibles baisses de taux pouvant atteindre au total jusqu’à 50 points de base d’ici la fin de l’année, en réponse à un environnement économique de plus en plus incertain et au tassement de l’inflation anticipée. La banque centrale américaine indique quelle «agira de manière appropriée pour soutenir» l’expansion de l’économie qui se poursuit depuis près de dix ans et elle renonce à son engagement d’être «patiente» dans l’ajustement de ses taux directeurs. Près de la moitié des responsables monétaires de la Fed se montrent désormais enclins à baisser les coûts de financement dans les six prochains mois. Même ceux des membres du FOMC (Federal Open Market Committee) qui n’ont pas anticipé de baisse des taux cette année estiment que «les arguments en faveur d’une politique monétaire plus accommodante ont gagné en poids», observe le président Jerome Powell, lors de la conférence de presse qui suit les annonces de la banque centrale. Les hypothèses économiques de base restent «favorables», ajoute-t-il, observant qu’«il n’y avait pas trop de soutien en faveur d’une baisse des taux sur le champ lors de la réunion». Toutefois, la banque centrale aura l’opportunité de prendre connaissance d’un flot de données économiques à court terme pour déterminer si les risques d’une évolution moins favorable ont augmenté, indique Jerome Powell. «Nous agirons si nécessaire, et même promptement si cela est approprié, et userons de nos outils pour soutenir l’expansion», déclare-t-il, notant que si la Fed assouplissait effectivement sa politique monétaire en abaissant les taux, elle pourrait dans le même temps mettre un terme au dégonflement progressif de son imposant bilan.

Pour en revenir au marché, l’indice S&P500 (SPX) réalise sa troisième journée consécutive de hausse et le Dow Jones est en marche vers son meilleur mois de juin depuis 1940. La volatilité recule, l’indice VIX en baisse de 5% à 14,33. Le pétrole progresse à 55,38 dollars par once, le chemin vers le nord semble dégagé. Le rendement de l’emprunt US à 10 ans baisse logiquement et traite désormais à 1,98%, techniquement il peut aller à 1,60%. Le dollar index DXY recule notablement, la paire eur/usd à 1,1272 ce matin. Et l’or décolle! Alors là on se gratte un peu la tête afin de comprendre. Certes, le dollar en baisse est bon pour les matières premières et les taux d’intérêts reculent mais cela ne suffit pas à expliquer une hausse de 2,6%. Le premier élément d’explication est technique. Cela faisait longtemps que le métal jaune ne parvenait pas à casser sa résistance de 1350 dollars par once. Cela se produit peu après la Fed, ce qui déclenche automatiquement des ordres d’achats (stop). Et ce n’est pas tout. En relisant attentivement le discours de Jerome Powell, on comprend bien qu’il veut voir ce qui va se passer à court terme, que ce soit en termes de flux de données économiques ou encore au G20, la guerre commerciale étant devenue une préoccupation majeure de la Fed.  Et le marché doit tenir compte de cela car les Fed Funds prévoient désormais près de deux baisses de taux de 25 points de base avant la fin de l’année. On achète donc de l’or au cas où, pour se couvrir.

Cette nuit et ce matin en Asie, les marchés font la fête à la Fed avec notamment Shanghai qui progresse de plus de 2%. L’Europe ouvre en hausse de près de 1%.

Au registre des sociétés, Oracle dépasse les attentes. Peu d’apports à l’offre de rachat de l’obligation 2036 de LafargeHolcim. Selon Reuters, T-Mobile US serait prêt à mettre Boost aux enchères si les discussions avec Dish Network échouent. L’entrée en bourse de Slack aura lieu à 26 dollars, valorisant la société 15,7 milliards de dollars. Delivery Hero relève sa prévision de chiffre d’affaires. Stadler Rail va fournir 55 rames Flirt Akku au Land allemand de Schleswig-Holstein.

Notons enfin que, en Suisse, plus aucune émission obligataire gouvernementale n’offre de rendement positif, ce qui fait le bonheur d’actions telles que Nestlé, Novartis ou Roche qui, même si elles ont bien progressé cette année, offrent toujours des rendements décents et présentent un caractère défensif. Zurich traite en hausse de 1,1% après avoir été relevée par JP Morgan ce matin. L’action est en train de casser à la hausse, son rendement du dividende est supérieur à 5%...

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