Krach boursier: il est temps d’ouvrir un PEA

Jocelyn Jovène, Morningstar

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«Il faut avoir peur quand tout le monde est avide et être avide quand tout le monde a peur.»

Une fois encore, Warren Buffett a la parabole la plus à même d’aider les investisseurs en plain krach boursier: «Il faut avoir peur quand tout le monde est avide et être avide quand tout le monde a peur.»

Ce lundi, après l’effondrement de près de 30% des cours du pétrole, les investisseurs sont clairement passés en mode panique (lire notre analyse pour aider à mettre cette situation en perspective). Le marché parisien a connu une des plus fortes baisses en une séance depuis juin 2016, avec sur les plus bas de séance, les records de baisse observés… en octobre 2008.

Autrement dit, le marché estime que l’effet cumulé du coronavirus et de la chute des cours du pétrole est de nature à déclencher une récession économique d’ampleur.

Sans préjuger de l’avenir, cette réaction des marchés financiers paraît exagérée, même si elle contient comme toujours une part de vérité. C’est bien connu, les investisseurs tirent sur l’ambulance avant de se poser les bonnes questions.

Une récession économique semble donc inévitable (elle est déjà observée au Japon). Sa sévérité devra sans doute être relativisée, d’autant que l’on peut s’attendre à une réaction (si possible coordonnée) des banques centrales, voire, on ose rêver, à des annonces de politiques budgétaires de soutien à l’activité (en particulier en Allemagne, qui enverrait là un signal fort). Elles semblent en tout cas incontournables.

En pleine saison des publications de résultats du quatrième trimestre, les stratégistes d’UBS nous apprennent en effet cet matin que le nombre de déceptions sur les annonces de résultats est désormais plus nombreux que le nombre de bonnes nouvelles (pondéré par la capitalisation boursière toutefois, le poids des bonnes nouvelles demeure toutefois supérieur à celui des mauvaises nouvelles).

Les révisions en baisse de prévisions financières concernent désormais 25 secteurs d’activité sur 30 en Europe, les secteurs les plus affectés étant le matériel technologique, l’alimentation alimentaire et le papier.

La question est: une correction jusqu’à quand?

Les éléments d’une prochaine capitulation des investisseurs, laissant la place à un possible rebond, devraient se mettre en place.

Pour 2020, le marché table sur une progression des résultats des entreprises de 7,4% (!), mais on savait depuis quelques temps déjà que ce chiffre était très optimiste.

Pour l’heure, les bénéfices prévus à 12 mois pour l’indice Stoxx Europe 600 ont été revus en baisse de seulement 1,3%. Compte tenu du poids des secteurs de l’énergie et des financières dans l’indice européen, on peut s’attendre à une révision en baisse plus importante dans les semaines à venir. L’impact d’une récession, en l’absence de politiques de relance budgétaire, amplifiera sans doute ce mouvement de baisse.

Le multiple de valorisation (P/E), qui reflète la psychologie ou le sentiment des investisseurs, a lui chuté de 11%, passant de 15,4x fin 2019 à 13,6x actuellement, soit légèrement en-deçà de sa moyenne historique (13,8x depuis 2000).

Le marché se positionne donc déjà dans une situation où tout va mal. Mais il pourrait très bien changer d’avis, et rebondir si la crise du coronavirus commençait à donner des signes de repli, si les banques centrales lançaient une action coordonnée ou si les gouvernements des pays les plus riches annonçaient des mesures pour contenir la crise actuelle.

Notons au passage qu’une chute des cours du pétrole a tout de même un effet positif pour le consommateur et un certain nombre de secteurs d’activité, à commencer par le transport aérien.

Encore une fois, dans un contexte de stress sur les marchés, l’augmentation de la volatilité doit être perçue comme une source d’opportunité. Celle d’acheter des entreprises ou des fonds de qualité.

Nous ferons un point sur les actions disposant d’un rempart concurrentiel très prochainement. Nous avons déjà mis en ligne quelques idées de fonds qui ont fait preuve de leur capacité de résistance dans les phases de baisses passées.

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