Bonds Europe: le marché continue à servir de refuge

AWP

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Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a reflué à -0,38% contre -0,34% mardi à la clôture.

Les taux d’emprunt en zone euro se sont de nouveau détendus mercredi, après avoir rebondi la veille, continuant d’attirer des investisseurs préoccupés par les potentielles conséquences économiques du coronavirus apparu en Chine.

«Aujourd’hui, les taux rebaissent un petit peu après être remontés quelque peu» mardi, a souligné auprès de l’AFP Eric Bourguignon, membre du directoire de Swiss Life AM France.

«Les marchés ont marqué le coup» en raison du coronavirus apparu en Chine, a-t-il rappelé, «ce qui est normal parce que dans un cas extrême, une telle épidémie pourrait avoir des conséquences non seulement humaines évidemment mais économiques catastrophiques sur un certain nombre de secteurs».

Le dernier bilan officiel fait état de 132 morts et 5.974 cas confirmés de contamination par l’épidémie de pneumonie virale en Chine continentale, soit plus que le nombre d’infections enregistrées lors de l’épidémie de Sras dans le pays en 2002-2003.

Si l’essentiel des contaminations par le nouveau virus a eu lieu en Chine, une quinzaine de pays sont également touchés.

Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a en outre annoncé mercredi qu’il allait à nouveau convoquer jeudi le comité d’urgence sur le coronavirus afin de déterminer si l’épidémie constitue ou non une alerte internationale.

«La Chine, avec 15% du PIB, est un des moteurs de l’économie mondiale donc c’est un sujet potentiellement extrêmement coûteux en termes de croissance», a expliqué M. Bourguignon.

D’où les arbitrages qui ont été réalisés par les investisseurs «vers les actifs sans risque que sont par excellence les emprunts d’Etat allemands et américains», a-t-il complété.

Indicateurs bien orientés

Toutefois, des «événements purement économiques ont contribué peut-être à calmer les marchés avec de bons chiffres aux Etats-Unis» mardi, ainsi qu’en Allemagne ce mercredi, a noté le spécialiste.

Le gouvernement allemand a en effet relevé ses prévisions de croissance pour l’année 2020, tablant sur une hausse du produit intérieur brut de 1,1%, contre 1% annoncé précédemment tandis que le moral des consommateurs devrait progresser légèrement en février, selon le baromètre GfK.

Les investisseurs se montraient en outre attentistes en amont de la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed), attendue après la clôture des marchés européens.

«On s’attend à ce que la Fed ne fasse rien et maintienne un statu quo sur sa politique monétaire», a relevé M. Bourguignon.

A 18H00 (17H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a reflué à -0,38% contre -0,34% mardi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a suivi la même tendance, à -0,13% contre -0,09%, à l’instar du taux d’emprunt espagnol à 10 ans, à 0,29% contre 0,31%.

Le mouvement a été plus marqué pour le taux d’emprunt italien à dix ans, qui a reculé à 0,95% contre 1,03% mardi.

Les élections dimanche en Emilie-Romagne, marquées par un revers de la Ligue de Matteo Salvini, ont permis de stabiliser le gouvernement italien.

«Le fait que la Ligue ait été battue assez nettement a rassuré les marchés donc la prime de risque politique s’est dégonflée», a détaillé M. Bourguignon.

Le taux de rendement à 10 ans du Royaume-Uni a lui aussi baissé à 0,51% contre 0,55%.

Aux États-Unis, le taux d’emprunt à dix ans se repliait à 1,61% contre 1,66%, tout comme celui à 30 ans, à 2,07% contre 2,11%. Celui à deux ans s’établissait pour sa part à 1,43% contre 1,46%.

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