Les Ecologistes contre la modernité – Le procès de Prométhée

Présélection prix Turgot

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Ferghane Azihari, Les Presses de la Cité.

Ferghane Azihari, Journaliste et analyste en politiques publiques est chargé d'études pour l'Institut de recherches économiques et fiscales (Iref) et délégué général de l'Académie libre des sciences humaines (ALSH).

L'avis du Club de présélection du prix Turgot
Alain Brunet

Le titre est clair, le contenu ne laisse aucune ambiguïté: il s’agit d’un essai qui entre en guerre totale contre ces évangélistes «verts» qui constituent autant de mouvements prétendant défendre une cause soucieuse du bien commun alors qu’ils ne font que répondre à une «soif bourgeoise de pureté [qui] n’est ni étonnante ni malveillante quand on réalise que la protection de l’environnement est un produit de luxe».

L’auteur sait de quoi il retourne puisqu’il est originaire des Comores, une région où la mortalité est cinquante fois plus importante qu’en Europe occidentale. Il n’empêche, la fable rousseauiste du bon sauvage et le mythe du paradis perdu sont prégnants dans nos sociétés post-industrielles.

Les attaques des écologistes contre la modernité sont radicales, protéiformes mais ne peuvent masquer leurs passions anticapitalistes. Elles sont génératrices de débats anxiogènes destinés à discréditer toute tentative de rationaliser le débat: «Celui qui croit à une croissance économique infinie dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste». Cette sorte de point de Godwin généralisé peut nous entrainer vers un autoritarisme politique fait de décroissance et de militarisation des sociétés. La convocation de l’individu pour une Convention dite citoyenne n’infléchit pas cette tendance: «l’accusation de surproduction est omniprésente tandis que sont ignorées les technologies indispensables contre le changement climatique. Le mot nucléaire n’apparaît qu’une fois dans un rapport de 460 pages». En bref, que l’écologie serait vertueuse sans les antimodernes!