Une relation de proximité

Salima Barragan

2 minutes de lecture

Pleion s’étend à Verbier. Avec Patrick Héritier.

Après Genève, Nyon, Berne, Sion et Zurich, Pleion part à la conquête de Verbier, un cadre plutôt insolite pour un gérant de fortune indépendant. Opérationnelle depuis le 1er février, la nouvelle succursale a pour vocation de continuer à construire une relation de proximité avec la clientèle suisse, mais aussi celle d'UHNWI étrangers qui attend impatiemment la reprise des voyages. Entretien avec son CEO, Patrick Héritier, qui connait très bien la station valaisanne pour y avoir exercé durant sa carrière.

Pourquoi s’installer à Verbier, un lieu insolite pour un GFI?

Cette ouverture suit notre axe stratégique : nous souhaitons être à proximité de nos clients locaux, d’où notre expansion successive sur plusieurs villes suisses ainsi que notre ouverture à d’autres collaborations futures. J’ai choisi Verbier en particulier, parce je connais bien cette station. Il y a 20 ans, j’y ai travaillé pour UBS avant d’y revenir quelques années plus tard ouvrir le bureau de Julius Baer. J’apprécie d’autant plus que des personnes de la qualité de Serge Dorsaz et Carine Perraudin aient accepté de relever ce défi

Quel est votre objectif de masse sous gestion?

Nous n’avons pas d’objectif de masse sous gestion mais des objectifs en termes de revenus. Et compte tenu des mandats de gestion signés à ce jour, je peux vous assurer que nous avons déjà franchi notre point mort.

Par l’intermédiaire de nos sociétés sœurs dans le Family Office,
nous proposons bien plus que des services de gestion.
Visez-vous également une clientèle étrangère HNWI de passage à Verbier pour les vacances, comme par exemple celle du Royaume-Uni?

Oui. D’ailleurs 50% de notre clientèle est d’origine étrangère. Les sites de Sion et Berne couvrent principalement une clientèle helvétique alors que celui de Zurich est davantage axé sur des UHNWI internationaux. A Verbier, nous avons un assortiment de clientèle suisse et européenne, qui comprend les ressortissants du Royaume-Uni. Début décembre, ces derniers ont eu une fenêtre d’opportunité pour se rendre à Verbier. Nous pouvons raisonnablement prévoir leur retour dans la station valaisanne d’ici cet été compte tenu de leur système de vaccination plus efficace que celui déployé en Europe continentale, ce qui leur permettra de reprendre les voyages rapidement.

Quelles expertises apportez-vous en plus de celle des quelques banques privées déjà présentes à Verbier?

Nous proposons une offre parmi une trentaine de banques relevant de dix juridictions différentes, ce qui représente une grande valeur ajoutée. Par l’intermédiaire de nos sociétés sœurs dans le Family Office, nous proposons bien plus que des services de gestion, comme le soutien à des clients possédant une ou plusieurs résidences secondaires, des conseils immobiliers ou de structuration commerciale et privée. Les systèmes informatiques que nous développons depuis 14 ans nous permettent de consolider les portefeuilles dans le but d’offrir à notre clientèle multi-bancaire un conseil global sur l’intégralité de leur fortune avec le monitoring quotidien des risques. Enfin, nos gérants suivent moins de relations qu’un banquier gérant habituellement un livre de 100 à 200 clients.

Nous avons un projet de fusion en cours avec une autre
société de gestion que nous espérons finaliser cette année.
Globalement, comment vos activités se sont-elles développées durant l’année écoulée?

En Suisse, nous avons enregistré un afflux net d’argent frais de 10%. Etonnamment, nous avons finalisé beaucoup d’affaires durant le premier confinement avec des clients quelque peu délaissés par leur banquier. Après le sprint du confinement, la progression des revenus a été en ligne et les performances des portefeuilles sont encourageantes. Le développement a clairement été positif compte tenu de la situation, même si nous avons dû retarder nos contacts à l’international.

Comment le COVID a-t-il modifié vos activités de relation à la clientèle?

Notre travail en interne a peu évolué car nous pratiquons le télétravail depuis 6 ans. En revanche, nous avons généralisé l’usage des moyens de communication comme Zoom ou Skype avec notre clientèle existante. En ce qui concerne les succursales en croissance, nous avons dû adapter notre stratégie de développement des affaires en fonction du COVID-19 en nous recentrant sur une clientèle plus locale comme nous l’avons fait avec succès dans nos bureaux de Monaco et Zurich. Nous attendons la reprise des voyages pour finaliser les contacts avec la clientèle internationale.

Une majorité des gérants indépendants se rapprochent. Dans votre cas, cela est-il à l’ordre du jour?

Nous croyons à une consolidation du marché de la gestion fortune. Les sociétés actives dans un marché de niche ainsi que celles qui gèrent plusieurs milliards resteront dans la course. En revanche, celles avec 300 millions à 1 milliard d’encours peineront à survivre. Pour offrir une belle gamme de compétences, il faut de la masse sous gestion. Nous avons un projet de fusion en cours avec une autre société de gestion que nous espérons finaliser cette année. Nous sommes également en train de négocier la reprise d’une société de gestion luxembourgeoise pour mettre un pied en Europe et développer une clientèle européenne.