Un acteur alternatif aux big 4

Salima Barragan

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En Suisse, la concentration bancaire se poursuit. Avec Amaury Bonnaire de Alvarez & Marsal.

Mandataire de la liquidation historique de la banque d’investissement Lehman Brothers, Alvarez & Marsal qui trouve ses racines dans une boutique newyorkaise des années 1980 spécialisée dans les restructurations, est discrètement implantée en Suisse depuis 2019. L’entreprise vient d’annoncer le renforcement de sa cellule chargée de conseiller les sociétés et les fonds d’investissement, de la due diligence à l'achat et à la vente, en passant par la négociation des contrats et l’ajustements des prix. Entretien avec Amaury Bonnaire, Managing Director.

Quels sont vos domaines de spécialité et pour quel type de clientèle?

Nous proposons aux dirigeants d’entreprises, aux conseils d’administration, aux fonds d’investissement, par exemple en private equity, aux banques, aux études d’avocats ainsi qu’aux entités gouvernementales ou intergouvernementales, une palette de services complète, allant des transactions - typiquement due diligence- à l’assistance aux litiges et investigations, en passant par le restructuring, la transformation et l’amélioration de la performance. Depuis les années 2000, la société s’est développée dans les métiers de la transformation tels que l’intégration, la séparation, l’amélioration de la performance ainsi que dans les métiers de la transaction.

Nous sommes intervenus sur plus de 300 transactions annoncées et finalisées au premier semestre en Europe seulement, tous secteurs confondus.
Dans quelle logique s’inscrit le renforcement de vos activités du Transaction Advisory Group (TAG) à Genève?

La Suisse est un pays important pour nous. De nombreuses entreprises de premier plan y ont leur siège ou une implantation significative. C’est en adéquation avec notre positionnement : à défaut d’être les plus gros il faut être les meilleurs. Ce développement s’inscrit d’ailleurs dans notre stratégie de croissance organique, en particulier en Europe. En Suisse, nous nous sommes implantés en 2019 à Zurich avec une équipe axée sur les transactions et la restructuration et nous avons ouvert peu de temps après un autre bureau à Genève avec une équipe spécialisée en contentieux et investigations.

A Genève, quels sont les secteurs les plus touchés par les Fusac?

Depuis l’été 2020, le marché des transactions est particulièrement dynamique et la majeure partie des secteurs sont concernés. Nous observons un mouvement de fond vers la concentration dans le secteur bancaire et des gérants. Selon nos statistiques, nous sommes intervenus sur plus de 300 transactions annoncées et finalisées au premier semestre en Europe seulement, tous secteurs confondus.

Quels sont les points les plus délicats lors des transactions transfrontalières et comment les gérez-vous?

Les acteurs suisses sont depuis longtemps et de plus en plus actifs sur les transactions transfrontalières, à l’acquisition ou à la vente du fait de leur volonté de conquérir de nouveaux marchés. Ces opérations présentent en revanche quelques défis spécifiques car les cadres comptable, juridique et fiscal varient fortement ce qui cela soulève le plus souvent des questions à appréhender dans la valorisation et dans les garanties dans le contrat d’acquisition. Les modèles d’affaires peuvent être également assez divers – même au sein d’une même activité – selon l’histoire et le cadre réglementaire local. Si cela n’est pas correctement appréhendé, cela peut avoir des conséquences sur l’estimation de la valeur de la cible, il est donc important de décortiquer la performance financière passée et attendue. Enfin, la culture et les pratiques sont déterminantes. Et c’est souvent cela qui influe sur la longueur et l’efficacité des négociations en amont, et détermine le succès d’une opération en aval, dans le cas d’une intégration post acquisition par exemple.

Fraîchement arrivé dans l’équipe Global Transaction Advisory Group, quels sont vos objectifs prioritaires?

Après avoir évolué plus de 20 ans dans un environnement Big 4, j’ai tout de suite été motivé par l’opportunité d’établir en Suisse un nouvel acteur alternatif aux Big 4 traditionnels, libéré des contraintes inhérentes aux grandes organisations d’audit, que ce soit en termes d’indépendance ou de barrières géographiques ou structurelles et mon objectif est et de nous affirmer en tant qu’acteur de tout premier plan du marché.