Mise à jour des GFI

Salima Barragan

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L’évolution rapide de l’industrie exige de nouvelles compétences. Avec Elio Barzilay de l’ARIF.

Actifs numériques, régime financier, clientèle rajeunie: le métier de gérant indépendant évolue avec rapidité et les professionnels de la branche sont invités à se mettre à jour. Les questions sophistiquées des investisseurs de la nouvelle génération affluent sur les actifs digitaux, les nouvelles formes de dette privée et d’autres placements novateurs. Avec Elio Barzilay membre du Comité de l’Association romande des Intermédiaires financiers. Entretien.

Pour répondre à un environnement en mutation, quelles sont les exigences de formation continue des GFI requises par la loi?

Il existe dans la loi deux références à la formation: l’article 25 de l’Ordonnance sur les Établissements financiers (OEFin) et l’article 6 de la Loi sur les Services Financiers (LSFin). Ces textes sont volontairement souples et ne donnent pas de détails sur ce qui est requis en termes de formation. La Finma a laissé intentionnellement une grande liberté aux Organismes de Surveillance (« OS »). Ces derniers se sont rencontrés fin 2022 afin d’établir des exigences minimales communes. Chaque OS a ensuite publié ses directives en accord avec ce standard, évitant ainsi des disparités pour les assujettis, quel que soit leur OS. À noter que les OS ne peuvent pas délivrer eux-mêmes de formation reconnue.

Selon le standard des OS, trois types de profils sont soumis à l’obligation de formation continue: les dirigeants qualifiés, les responsables de la compliance et de la gestion du risque, ainsi que les collaborateurs exposés à la clientèle.

Il est important que les formations soient données par des spécialistes qui comprennent les réalités du métier.
Dans quels domaines estimez-vous que les GFI devraient-ils continuer à se former?

En sus des exigences légales, offrir du conseil et des services de la plus haute qualité requiert des connaissances spécifiques et à jour sur des sujets techniques tels que les actifs digitaux, de nouvelles formes de dette privée, l’immobilier titrisé, ou d’autres investissements novateurs. La gestion de portefeuilles et le choix des actifs traditionnels et alternatifs dans un contexte de hausse des taux et d’inflation présentent également un défi.  Face à des changements rapides et permanents, les questions des investisseurs affluent sur ces sujets.  Il faut également prendre en compte le facteur générationnel. La nouvelle génération de clients a été formée dans les meilleures écoles, et ces jeunes individus possèdent des connaissances très pointues dans le domaine des investissements. Le métier s’accélère et il faut répondre à des demandes de plus en plus sophistiquées des clients.

Quel est votre avis sur l’état actuel des connaissances des GFI ainsi que des possibilités qu’ont ces derniers de se perfectionner?

De manière générale, les établissements financiers suisses emploient des collaborateurs qualifiés et compétents, avec des backgrounds variés et divers: Universités et Hautes Écoles, Écoles Polytechniques, apprentissages bancaires, formations continues de type AZEK, CWMA, CFA, etc. La profession se distingue aussi par une culture du partage de connaissances et du savoir, au travers des organisations professionnelles, instituts de formation et conférences organisées par et pour les gestionnaires et trustees.

Comment l’ARIF participe-t-elle à élever les compétences des professionnels de la branche?

En 20 ans, nous avons pu développer un réseau d’intervenants de premier plan reconnus dans leur spécialité. Il est important que les formations soient données par des spécialistes qui comprennent les réalités du métier. Par exemple, nous sollicitons des avocats et auditeurs pour former les collaborateurs sur la loi anti-blanchiment d’argent et avons également créé une palette complète de cours sur les connaissances techniques donnés par des professionnels aguerris de l’investissement.

L’OSIF a apporté un gage de qualité supplémentaire en exigeant la certification SAQ. La plupart des formations de l’ARIF sont certifiées SAQ, organisme indépendant qui est devenu un label incontournable au sein des établissements bancaires. Ceci permettrait à tous les OS de les reconnaître.

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