Les reventes de logements anciens ont grimpé de plus de 20% par rapport à mai.
Les reventes de logements anciens aux Etats-Unis sont reparties à la hausse en juin, grimpant de 20,7% par rapport à mai, après avoir souffert des mesures de confinement, selon les données de la Fédération nationale des agents immobiliers américains (NAR) publiées mercredi.
Ce rebond est en ligne avec les attentes des analystes. Le mois dernier, 4,72 millions de logements ont changé de propriétaire, ce qui représente toutefois une baisse de 11,3% par rapport à juin 2019.
Les reventes de logements existants avaient auparavant baissé pendant trois mois, pénalisés par les mesures de confinement imposées face à la pandémie.
«La reprise des ventes est solide, les acheteurs étant enclins à acquérir les biens qu’ils ont regardés pendant le confinement», a commenté Lawrence Yun, économiste en chef de la NAR, cité dans le communiqué.
Cette situation pourrait durer, selon lui, «plusieurs mois, tant que les taux d’emprunt resteront bas et que les créations d’emplois se poursuivront».
L’économie américaine a en effet créé 4,8 millions d’emplois en juin, à la faveur des réouvertures de commerces, bars et restaurants.
Mais une large partie du pays fait désormais face à une hausse sans précédent des contaminations, et a dû freiner la reprise de l’activité économique. Le président Donald Trump a même averti mardi que l’épidémie allait «sûrement empirer avant de s’améliorer».
Cette situation pourrait «ralentir la reprise» du secteur, relève Rubeela Farooqui de High Frequency Economics
Mais les pertes d’emplois concernent surtout «la main-d’oeuvre relativement jeune du secteur des loisirs et de l’hôtellerie», et a ainsi «surtout frappé les locataires; l’âge médian d’un acheteur de maison aux États-Unis est d’environ 47 ans», estime pour sa part Ian Shepherdson, chef économiste chez Pantheon Macroeconomics.
L’association des banquiers immobiliers (Mortgage bankers association) a également relevé «un fort rebond des demandes de prêts lorsque les États ont commencé à rouvrir en mai, l’activité dépassant les niveaux de l’an dernier depuis maintenant neuf semaines consécutives», note Mike Fratantoni, chef économiste de cette association.
Il estime que «les taux historiquement bas devraient maintenir une demande élevé, même avec un taux de chômage très haut».
Le prix médian des logements est de 295.300 dollars, en hausse de 3,5% par rapport à juin 2019. Il s’agit du 100e mois consécutif de hausse des prix, soit plus de huit années ininterrompues.
Et les prix devraient continuer à grimper, puisque l’offre reste faible par rapport à la demande.
Ainsi, 1,57 million de biens disponibles sont disponibles sur le marché, un peu plus qu’en mai (+1,3%), mais largement inférieur au niveau de l’an passé (-18,2%).
«Les prix des logements ont augmenté pendant le confinement et pourraient encore grimper en raison de la forte concurrence entre acheteurs et d’une offre très faible», a averti Lawrence Yun.