UBS entend maintenir sa politique de dividende

AWP

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Le versement de 70 centimes par action proposé au titre de l’exercice 2018 ne devrait pas être touché par le verdict de la justice française, a indiqué le CEO Sergio Ermotti.

Malgré la condamnation en France à une lourde amende, UBS entend maintenir en l’état sa politique en matière de dividendes. Le versement de 70 centimes par action proposé au titre de l’exercice 2018 ne devrait pas être touché, a indiqué vendredi le directeur général du numéro un bancaire helvétique, Sergio Ermotti.

S’exprimant dans le cadre d’une conférence téléphonique, Sergio Ermotti a ajouté que l’établissement de la Paradeplatz zurichoise va poursuivre sa politique de distribution pour les années à venir. UBS prévoit d’augmenter chaque année le dividende versé aux actionnaires entre 5 et 9%. La banque entend aussi redistribuer l’excédent de capital, de préférence via des rachats d’actions.

UBS tiendra au préalable compte des perspectives commerciales ainsi que des événements imprévus, mais l’objectif premier reste de sécuriser les dividendes, a affirmé M. Ermotti. Mercredi, la banque a été condamnée pour des fautes d’une «exceptionnelle gravité» par le tribunal correctionnel de Paris à une amende de 3,7 milliards d’euros (4,2 milliards de francs).

La cour a sanctionné la première banque privée au monde pour «démarchage bancaire illégal» et «blanchiment aggravé de fraude fiscale» de 2004 à 2012, des délits qui «trouvent leur source dans une organisation structurée, systémique et ancienne». Le tribunal a de plus condamné solidairement UBS, sa filiale française et trois de ses anciens cadres à payer 800 millions d’euros de dommages et intérêts à l’Etat français, partie civile.

Nouvelles provisions

Le verdict est toutefois suspendu, UBS ayant immédiatement interjeté appel. La bataille judiciaire entre le Parquet national financier et la banque devrait donc se prolonger durant plusieurs années, avant qu’une décision finale ne tombe.

UBS fera le point sur les conséquences financières de la condamnation en première instance ainsi que sur les éventuelles mesures supplémentaires qui pourraient en découler avec la publication à mi-mars du rapport annuel 2018 ou de celui pour le premier trimestre 2019, le 25 avril. Afin d’évaluer la situation précisément, des discussions sont en cours avec l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma), le conseil d’administration et l’organe de révision.

«Tout cela prendra du temps», a relevé le Tessinois. Selon le dernier rapport trimestriel, UBS n’a constitué de provisions que pour un montant de 640 millions de dollars dans sa division de gestion de fortune globale Global Wealth Management. De l’avis des observateurs, d’importantes sommes devraient encore être provisionnées.

De nouvelles provisions ne resteront pas sans impact sur les ratios de fonds propres, touchant du coup la politique de distribution, estiment certains analystes. Selon la direction d’UBS, le procès en France et la condamnation n’a pas pesé sur les affaires.

Jugement «superficiel»

La direction d’UBS s’est une nouvelle fois avouée fort surprise par le verdict des juges parisiens. Rien ne laissait indiquer qu’un tel verdict pouvait être attendu, a déclaré le juriste en chef de la banque aux trois clefs Markus Diethelm. Sergio Ermotti a rappelé que l’établissement n’a pas pris cette affaire à la légère.

Au lendemain du verdict, UBS a jugé ce dernier dans un communiqué «extrêmement superficiel, inconsistant et contradictoire». «La condamnation n’est étayée par aucune preuve concrète», insiste la banque aux trois clés. «Une comparaison technique des documents révèle que la décision contre UBS est en grande partie un copier-coller de documents émis par l’accusation et le juge d’instruction avant le procès et la défense de la banque», a cité en exemple UBS.

A la Bourse, l’action UBS a terminé sur un gain de 0,2% à 12,37 francs, dans un SMI en hausse de 0,16%.

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