Le géant de la réassurance est resté dans les chiffres rouges après neuf mois, mais des signaux positifs se manifestent dans les principales divisions. L’action grimpe.
Après un deuxième trimestre compliqué en raison du coronavirus, Swiss Re a entamé un redressement entre juillet et septembre. Le géant de la réassurance est resté dans les chiffres rouges après neuf mois, mais des signaux positifs se manifestent dans les principales divisions.
La crise pandémique a pesé de tout son poids sur la performance du groupe. A fin septembre, l’assureur des assureurs avait provisionné 3 milliards de dollars (2,75 milliards de francs) afin de parer à toute éventualité.
Au troisième trimestre, ce bas de laine a gonflé de 428 millions de dollars, dont près de la moitié pour couvrir les demandes indemnités liées à l’annulation d’événements, a précisé le directeur financier John Dacey lors d’une conférence téléphonique.
Sur neuf mois, la perte nette s’est élevée à 691 millions de dollars, à comparer au bénéfice de 1,34 milliard engrangé sur les neuf premiers mois de 2019. Le numéro deux mondial de la réassurance se trouve cependant dans une situation légèrement meilleure qu’à la fin du 1er semestre, où la perte nette s’élevait à 1,14 milliard. Au troisième trimestre, Swiss Re a dégagé un bénéfice de 444 millions.
En excluant l’effet du coronavirus, le résultat net après neuf mois aurait été largement positif à hauteur de 1,64 milliard de dollars (+22% sur un an), selon les calculs de Swiss Re.
Les chiffres sur neuf mois montrent des signes encourageants. Les primes nettes encaissées ont pris 6,1% à 30,16 milliards de dollars, avec des apports positifs des deux grandes divisions.
La réassurance dommages (P&C) a vu ses primes nettes gonfler de 9,2% à 15,52 milliards de dollars entre janvier et septembre. La ronde de renouvellement a notamment porté la performance, précise le communiqué.
Le ratio combiné - soit le rapport entre les primes encaissées et les dédommagements versés - pour P&C s’est dégradé de 8,9 points de pourcentage à 110,3%. Les catastrophes naturelles et causées par l’homme ont entraîné des pertes de 1,5 milliard de dollars sur neuf mois.
Les ouragans Laura et Sally, les incendies sur la côte ouest américaine et le Midwest, les inondations dans le Yagtze ainsi que le typhon Haishen ont alourdi la note du côté des catastrophes naturelles.
L’explosion sur le port de Beyrouth s’est avérée le principal événement dans l’autre catégorie, en témoigne une charge de 222 millions.
Dans le domaine de la réassurance vie, les primes nettes encaissées se sont enrobées de 6,4% à 10,10 milliards. La multiplication de décès liés au coronavirus aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne a pesé sur la rentabilité à hauteur de 141 millions de dollars. Les interruptions de l’activité professionnelle ont représenté 46 millions.
L’activité dévolue aux entreprises, CorSo, a commencé à profiter de la restructuration entamée en 2019. Le ratio combiné a été amélioré de 8,3 points à 118,7%.
Dans son communiqué, Swiss Re rappelle que la cession du britannique ReAssure a permis à la division Life Capital d’engranger un gain de 1,5 milliard de dollars.
Les fonds propres ont reculé de 3% sur trois mois, à 27,04 milliards de dollars.
Les primes et la perte nettes sont supérieures aux attentes des analystes interrogés par AWP. Les autres indicateurs sont peu ou prou dans la cible.
Les difficultés causées par le coronavirus ont dissuadé Swiss Re de procéder à de nouveaux rachats d’actions en 2020, selon John Dacey. Ce dernier a toutefois assuré que la politique de dividende sera maintenue.
Dans leur ensemble, les analystes saluent cette volée de chiffres meilleurs qu’attendu. Vontobel souligne particulièrement les améliorations dans les divisions P&C et CorSo. Pour la Banque cantonale de Zurich, le bilan solide de Swiss Re lui permettra de franchir les obstacles disséminés par la pandémie.
A la Bourse suisse, la nominative Swiss Re a bondi de plus de 3,5% à 65,74 francs, après avoir fait la course en tête d’un SMI en hausse de 0,32%.